Coup de théâtre dans la capitale camerounaise. Richard Bona, le célèbre bassiste camerounais devenu persona non grata dans son pays natal, a effectué une visite éclair de 24 heures à Yaoundé avant de repartir ce lundi soir. Une présence aussi brève qu'intrigante dans un contexte politique explosif.
Arrivé dimanche à Yaoundé, l'artiste internationalement reconnu a surpris plus d'un observateur. Depuis des années, Richard Bona entretient des relations glaciales avec le régime de Paul Biya, qu'il critique régulièrement avec virulence. Le musicien est même allé jusqu'à renoncer publiquement à sa nationalité camerounaise, un geste fort qui avait fait grand bruit.
Son retour au pays, même fugace, dans le contexte actuel de crise post-électorale marquée par des violences et des arrestations, soulève de nombreuses questions.
Ce lundi matin, Richard Bona a eu un entretien avec l'ambassadeur des États-Unis à Yaoundé. La teneur de cette rencontre n'a pas été dévoilée, mais son timing interroge : pourquoi maintenant ? Pourquoi dans ce contexte de tensions exacerbées ?
Quelques heures après cet entretien diplomatique, l'artiste a quitté le Cameroun, laissant derrière lui un épais mystère sur les raisons réelles de sa visite.
Mais c'est surtout l'annonce faite par Richard Bona sur son mur qui alimente toutes les spéculations. Selon ses propres déclarations, l'artiste prévoit de se rendre demain à la Cour Pénale Internationale (CPI) à La Haye.
Cette information, si elle se confirme, pourrait revêtir une dimension politique explosive. La CPI est notamment saisie de dossiers concernant des violations des droits de l'homme dans plusieurs pays africains. La visite de Richard Bona dans ce contexte précis, juste après un passage au Cameroun et un entretien avec l'ambassadeur américain, ne peut être anodine.
Richard Bona n'a jamais caché son engagement politique et son opposition au régime camerounais. Ses prises de position publiques, ses critiques acerbes contre la gouvernance de Paul Biya et sa renonciation à la nationalité camerounaise ont fait de lui une figure controversée, adulée par certains, détestée par d'autres.
Dans le contexte actuel, où Issa Tchiroma et ses partisans dénoncent un "braquage électoral" et appellent à la mobilisation, la présence - même brève - de Richard Bona au Cameroun et son annonce d'une visite à la CPI alimentent inévitablement les interrogations.
Plusieurs hypothèses circulent déjà : Richard Bona vient-il témoigner à la CPI sur la situation au Cameroun ? A-t-il recueilli des informations ou des témoignages durant sa brève visite ? Son entretien avec l'ambassadeur américain était-il lié à cette démarche ?
Pour l'heure, aucune réponse officielle n'a été apportée. Mais une chose est certaine : cette visite éclair de 24 heures et l'annonce d'un déplacement à La Haye ne sont pas le fruit du hasard.









