Actualités of Monday, 3 November 2025

Source: www.camerounweb.com

Fraude : Mbarga Nguélé a encore frappé

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La CNPS et la DGSN unissent leurs forces. Les deux administrations ont signé, le 29 octobre 2025 à Yaoundé, un protocole d’entente stratégique visant à optimiser la sécurisation des droits sociaux des travailleurs et à moderniser les mécanismes de lutte contre l’incivisme social de certains employeurs.

a lutte contre la fraude et l’incivisme social a franchi un nouveau cap au Cameroun à travers la signature le 29 octobre 2025 à Yaoundé, d’un protocole d’entente entre la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) et la Délégation générale à la Sûreté Nationale (DGSN). Cet acte marque une étape majeure dans la modernisation de la gouvernance sociale au Cameroun. Ainsi, la CNPS et la DGSN s’engagent à renforcer leurs synergies pour protéger les droits des travailleurs, assurer la traçabilité des cotisations sociales et lutter efficacement contre toute forme de fraude ou d’évasion sociale.

« Les droits des citoyens nous permettent de mieux contrôler les employeurs qui ne reversent pas les cotisations sociales et donc privent les travailleurs des entreprises concernées de leurs droits sociaux. La coïncidence veut que la DGSN et la CNPS soient les institutions publiques les plus connectées et les plus digitalisées. Donc nous avons un couloir, nous aurons un couloir digitalisé qui permettra en temps réel à la police nationale de savoir quelle est la situation de chacun, de chaque employeur qui se présenterait soit pour demander un passeport, soit pour effectuer un déplacement à l’étranger. Et si vous n’êtes pas conforme, je l’ai dit, soit vous n’aurez pas de passeport, soit vous ne pourrez pas sortir du territoire », a déclaré le DG de la CNPS.

D’après les dispositions légales en vigueur, toutes les administrations publiques sont tenues de partager leurs informations avec la CNPS. Une exigence qui vise à doter l’organisme de sécurité sociale de moyens efficaces pour identifier et localiser ses assujettis, mais aussi pour optimiser la collecte des cotisations destinées à financer les prestations sociales. « Si on peut sécuriser les droits de nos citoyens, je crois que ce serait une très bonne chose. C’est pour cela que nous avons répondu favorablement à votre approche et je voudrais donc vous rassurer. Nous venons de signer les textes. Je voudrais vous dire que la délégation générale à la sûreté nationale est à votre disposition pour l’accomplissement total et heureux de votre mission », a souligné Martin Mbarga Nguélé, délégué général à la Sûreté nationale.

En d’autres mots, la CNPS et la DGSN entendent instaurer une culture de civisme social, moderniser les mécanismes de contrôle et assurer une meilleure redistribution des ressources. Un engagement qui illustre la volonté de l’État camerounais de bâtir un système de protection sociale plus responsable, plus transparent et plus équité. Pour rappel, au Cameroun, la question de la protection sociale reste un défi majeur, à l’image du reste du continent où seuls 20 % des Africains bénéficient d’une couverture sociale publique, selon la Banque mondiale.

Face à cette réalité, la Caisse nationale de prévoyance sociale, la CNPS, modernise ses services pour mieux répondre aux besoins d’une population en majorité active dans le secteur informel. Depuis 2008, l’institution s’est engagée à élargir la couverture, notamment grâce à l’introduction, en 2014, de la sécurité sociale volontaire. En 2024, la CNPS a enregistré près de 1,5 million d’assurés, dont plus de 112 000 nouvelles immatriculations. Avec un taux d’exécution budgétaire de 99,75 %, l’institution affiche des résultats solides. Toujours en 2024, plus de 694 000 travailleurs ont été déclarés, et plus de 250 milliards de francs CFA ont été versés en prestations sociales, marquant une hausse de 40 % par rapport à 2018.
L’Indépendant n°978 du 3 novembre 2025