Alors que les Lions Indomptables s'apprêtent à affronter la RDC pour les barrages du Mondial 2026, un scandale financier secoue la sélection camerounaise. Près de 100 millions de FCFA de primes, dues après le match nul contre l'Angola, n'auraient jamais été versés aux joueurs et au staff technique. Le ministre des Sports Narcisse Mouelle Kombi et l'agent comptable Jean Armel Oum de Djon sont pointés du doigt dans ce qui s'apparente à un détournement de fonds publics. Une affaire explosive qui menace la préparation de l'équipe nationale à quelques jours du rendez-vous crucial de Rabat.
LE DOSSIER DE LA RÉDACTION
Mondial 2026 : les Lions Indomptables minés par un scandale financier interne
Narcisse Mouelle Kombi et Jean Armel Oum de Djon au cœur d’un détournement de fonds publics !
Les Lions Indomptables du Cameroun, actuellement en pleine course pour une qualification à la Coupe du monde 2026, doivent affronter la République Démocratique du Congo le 13 novembre prochain à Rabat, au Maroc. Mais une question brûle les lèvres : le ministre des Sports et de l’Éducation physique, Narcisse Mouelle Kombi, souhaite-t-il réellement voir Aboubakar Vincent et ses coéquipiers décrocher leur billet pour le mondial ? Difficile de répondre par l’affirmative au regard des informations troublantes dont nous disposons.
En effet, selon des sources proches du dossier, le ministre Narcisse Mouelle Kombi et Jean Armel Oum de Djon, agent comptable du Ministère des Finances affecté à la Fecafoot en qualité de régisseur des matchs des Lions Indomptables, se seraient abstenus de verser les primes dues à l’équipe nationale après la rencontre contre l’Angola, comptant pour la 10ᵉ journée des éliminatoires du Mondial 2026.
Le 17 octobre dernier, seuls les montants relatifs à la victoire contre l’Île Maurice ont été virés sur les comptes des joueurs et du staff technique. Qu’en est-il alors de la prime du match nul contre les Palancas Negras d’Angola ? Deux semaines après cette rencontre disputée au stade Mfandena de Yaoundé, les Lions Indomptables et leurs encadreurs n’ont toujours reçu aucune nouvelle de leur argent, pourtant budgétisé par la Fecafoot et déjà décaissé par le Trésor public.
Où est donc passé cet argent ? Quelle en a été la véritable destination ? Selon plusieurs sources internes, les joueurs sont profondément mécontents, et le ton pourrait bien monter lors du prochain regroupement prévu à Rabat à partir du 9 novembre. Interrogés par certains joueurs et membres du staff, dont le sélectionneur Marc Brys, les responsables du Minsep se sont contentés d’affirmer que le « traitement est en cours ». Une explication jugée peu convaincante, d’autant que ces virements sont habituellement effectués dans un délai de 48 heures après le dernier match.
Narcisse Mouelle Kombi et son complice Jean Armel Oum de Djon doivent désormais s’expliquer sur l’utilisation de ces fonds, qui ne sont jamais parvenus à leurs véritables bénéficiaires. Ce détournement de fonds publics à ciel ouvert risque de compromettre la préparation du groupe camerounais avant les barrages décisifs du mondial.
D’ailleurs, Marc Brys, qui attend toujours le versement de 2 millions de FCFA, aurait décidé de ne pas publier la liste des joueurs sélectionnés tant qu’il n’aura pas perçu ce qui lui est dû.
Pour rappel, la prime de victoire est fixée à 4 millions de FCFA par joueur, et la moitié en cas de match nul. Le sélectionneur, quant à lui, perçoit le double de la prime des joueurs, conformément aux textes en vigueur. Ses collaborateurs, eux, sont rémunérés selon une grille variable.
Lors du dernier regroupement, la délégation camerounaise comptait 26 joueurs convoqués et 24 encadreurs, soit un total de 50 personnes. En faisant le calcul, le montant global des primes non versées s’élèverait à près de 100 millions de FCFA.
Depuis un an et demi, le Minsep a repris de manière sauvage et barbare la gestion quotidienne des Lions Indomptables, en violation des textes présidentiels de 2014 qui confient cette responsabilité à la Fecafoot. Désormais, ce sont les collaborateurs directs de Narcisse Mouelle Kombi qui gèrent la logistique : réservation d’hôtels, affrètement des avions, missions avancées, voyages et autres dépenses opérationnelles. Le tout, avec des délégations pléthoriques et des factures souvent surfacturées, selon plusieurs témoins.
Ce système opaque, soutenu par Jean Armel Oum de Djon et facilité par le Secrétariat général de la Présidence de la République, aurait instauré une véritable culture de la surfacturation et de la manipulation financière au sein du Minsep.
Le malaise est donc profond dans la tanière. Une source interne au ministère a confié, sous anonymat, que « cet argent a été utilisé à d’autres fins », confirmant ainsi la thèse d’un détournement de fonds publics.
À l’approche du match décisif contre la RDC, cette affaire, si elle n’est pas rapidement réglée, risque non seulement de déstabiliser le groupe, mais aussi de ternir encore davantage l’image des institutions sportives comme le Minsep, déjà fragilisées par des querelles de gestion et des soupçons de corruption à répétition.









