Actualités of Wednesday, 22 October 2025

Source: www.camerounweb.com

EXCLUSIF: comment le Grand Nord a tourné le dos à Bello Bouba Maïgari, Jeune Afrique livre les secrets de l'humiliation

Bello Bouba Maïgari Bello Bouba Maïgari

La débâcle électorale de Bello Bouba Maïgari cache un phénomène politique majeur : l'effondrement de l'UNDP dans son propre fief. Jeune Afrique révèle en exclusivité les raisons de cet échec historique qui redistribue les cartes du pouvoir dans le Grand Nord camerounais.


Avec seulement 2,45 % des suffrages au niveau national, soit 112 758 voix, Bello Bouba Maïgari a enregistré la pire performance de l'histoire de l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP). Mais c'est dans les régions du Nord que la désillusion est la plus cruelle. Jeune Afrique révèle qu'à la surprise générale, l'ancien Premier ministre serait arrivé loin derrière Paul Biya et Issa Tchiroma Bakary dans ce qui constituait pourtant son bastion historique.


Les signaux d'alerte étaient pourtant visibles dès la campagne électorale. Jeune Afrique a recueilli un témoignage édifiant : cinq jours avant le scrutin du 12 octobre, le cortège de l'UNDP en campagne avait essuyé des huées dans le Nord. « Bello, un traître ! », lançait un jeune originaire de la région, illustrant le ressentiment d'une partie de la population envers leur ancien champion.
Cette scène, révélée en exclusivité par Jeune Afrique, symbolise l'ampleur de la rupture entre Bouba Maïgari et sa base électorale traditionnelle. Comment expliquer un tel revirement dans une région qui avait fait de l'UNDP sa principale force politique depuis des décennies ?


Selon les analyses recueillies par Jeune Afrique, le problème fondamental de Bello Bouba Maïgari réside dans son incapacité à incarner la rupture qu'il promettait. « Bouba Maïgari n'a jamais réussi à incarner la rupture », confirme un observateur de la scène politique camerounaise contacté par Jeune Afrique.
Le tournant décisif, selon les informations exclusives de Jeune Afrique, s'est produit lorsque le candidat de l'UNDP a refusé d'exiger la démission des cadres de son parti toujours membres du gouvernement de Paul Biya, malgré la pression insistante de sa base militante. Cette décision a semé le doute sur la sincérité de sa rupture avec le pouvoir en place.


Jeune Afrique révèle que des rencontres entre des émissaires de l'UNDP et du pouvoir pendant la campagne ont également été éventées, alimentant les soupçons d'un arrangement en coulisses. Ces révélations ont refroidi les militants et offert une opportunité en or à Issa Tchiroma Bakary, qui n'a pas hésité à exploiter cette faille.

« Bouba Maïgari est un poids léger en politique », avait lancé Issa Tchiroma sur Équinoxe Télévision, selon les informations rapportées par Jeune Afrique. Une attaque frontale qui a porté ses fruits. Le président du FSNC s'est positionné comme le porteur d'une « rupture sincère et claire », en opposition avec l'ambiguïté perçue de Bouba Maïgari.

Jeune Afrique révèle que cette stratégie a payé au-delà des espérances. Les tendances officieuses de la présidentielle, obtenues par nos soins, confirment que dans le Nord, bastion historique de l'UNDP, Bouba Maïgari serait arrivé loin derrière non seulement Paul Biya, mais aussi Issa Tchiroma Bakary. Un renversement spectaculaire du rapport de forces dans cette région stratégique.


L'échec ne se limite pas au Nord. Jeune Afrique révèle qu'il est également cuisant dans l'Adamaoua, pourtant considéré comme un fief de Bobbo Saliou, maire UNDP de Ngaoundéré et figure influente du parti. Cette contre-performance dans une région où l'UNDP disposait d'un ancrage local fort témoigne de l'ampleur du phénomène de rejet.

Selon les informations exclusives recueillies par Jeune Afrique, cette débâcle dans l'Adamaoua s'explique par la même dynamique qu'au Nord : la recherche d'une rupture authentique avec le système Biya, que les électeurs n'ont pas trouvée chez Bouba Maïgari mais ont cru identifier chez Tchiroma Bakary.

Ces révélations de Jeune Afrique dessinent une nouvelle géographie politique du Grand Nord camerounais. La région qui, depuis 1982, était restée à l'écart du pouvoir suprême tout en constituant un bastion de l'UNDP, semble avoir trouvé un nouveau champion en la personne d'Issa Tchiroma Bakary.

Jeune Afrique a appris qu'un observateur de la scène politique n'hésite pas à parler de la « mort politique » du parti de Bouba Maïgari, même si ce diagnostic pourrait s'avérer prématuré. Au siège de l'UNDP, dans le quartier Etoa-Meki à Yaoundé, l'ambiance décrite par Jeune Afrique est révélatrice : en ce lundi 13 octobre, au lendemain du scrutin, pas de secrétaire, pas de militant, pas même un vigile à l'entrée. « Ils s'attendaient à la fête, ils ont eu droit à la défaite », résume cruellement un observateur.

Jeune Afrique révèle que la candidature de Bello Bouba Maïgari avait pourtant ravivé un réel espoir : celui d'un retour en force de l'UNDP et d'un sursaut du Grand Nord, ce « géant politique redouté » selon les termes employés par nos sources. Certains y voyaient le signal d'un retour au premier plan de cette région historiquement influente mais écartée du pouvoir suprême depuis plus de quatre décennies.

L'échec cuisant du 12 octobre rebat donc les cartes. Selon les informations de Jeune Afrique, le Grand Nord a non seulement tourné le dos à Bouba Maïgari, mais semble avoir massivement basculé vers Issa Tchiroma Bakary, faisant de ce dernier le nouveau leader incontesté de cette zone géographique stratégique.

Cette redistribution des forces politiques dans le Grand Nord, révélée en exclusivité par Jeune Afrique, aura des conséquences durables sur l'équilibre politique camerounais, quel que soit le dénouement de la crise post-électorale actuelle. Le temps où l'UNDP régnait en maître sur le Nord et l'Adamaoua semble définitivement révolu, ouvrant une nouvelle ère dans la représentation politique de ces régions influentes du Cameroun.