La ville du Nord-Cameroun vit désormais dans un "calme précaire". Selon des informations exclusives recueillies sur le terrain par le correspondant de Jeune Afrique, des échauffourées survenues le dimanche 12 octobre au domicile d'Issa Tchiroma Bakary se sont soldées par un lourd bilan : un gendarme décédé et un véhicule des forces de défense incendié. Des révélations qui éclairent d'un jour nouveau la stratégie du pouvoir face à l'opposant.
Jeune Afrique dévoile les détails de ce qui s'apparente à une tentative d'intimidation qui a dégénéré. Le 12 octobre, jour du scrutin présidentiel, les autorités ont "déployé un contingent de gendarmes à proximité du domicile d'Issa Tchiroma Bakary" à Garoua, rapporte le média panafricain. Cette présence militaire massive, "interprétée comme une manœuvre d'intimidation" selon les observations du correspondant de Jeune Afrique sur place, a provoqué des heurts dont l'ampleur est restée largement sous silence dans la communication officielle.
Le constat dressé par Jeune Afrique est sans appel : un membre des forces de l'ordre a perdu la vie et un véhicule militaire a été la proie des flammes. Ces incidents, survenus avant même que Tchiroma Bakary ne revendique sa victoire dans la nuit du 13 au 14 octobre, montrent que la tension était déjà à son paroxysme dès le jour du vote.
La situation dans la capitale du Nord révèle, selon les informations exclusives de Jeune Afrique, une fracture qui dépasse le simple cadre électoral. Fief politique de Tchiroma Bakary, Garoua cristallise les tensions entre le pouvoir central et une partie de la population du Nord-Cameroun. Le média précise que depuis ces événements du 12 octobre, la ville "vit dans un calme précaire", une formulation qui suggère que l'explosion pourrait survenir à tout moment.
Cette expression choisie par le correspondant de Jeune Afrique n'est pas anodine : elle décrit une situation de stabilité fragile où la moindre étincelle pourrait rallumer l'incendie. Le déploiement militaire, loin d'apaiser la situation, semble avoir créé l'effet inverse, transformant Garoua en poudrière potentielle.
Les révélations de Jeune Afrique prennent tout leur sens à la lumière de la déclaration musclée de Paul Atanga Nji, ministre de l'Administration territoriale. Dans son communiqué du 14 octobre, celui-ci annonce que "l'ordre public sera assuré, maintenu et renforcé sur l'étendue du territoire national" et que "l'attitude arrogante et irresponsable du candidat sera traitée le moment venu avec rigueur et fermeté".
Ces menaces, rapportées par Jeune Afrique, trouvent un écho particulier dans le contexte de Garoua. Le bilan déjà lourd des affrontements du 12 octobre – un mort et un véhicule incendié selon les constats du correspondant de Jeune Afrique – laisse présager d'une escalade si le pouvoir décide d'intervenir avec "rigueur et fermeté" comme annoncé.
L'analyse de Jeune Afrique met en lumière un paradoxe : en tentant d'intimider Tchiroma Bakary avant même qu'il ne revendique sa victoire, le pouvoir a créé les conditions d'une confrontation violente. Le déploiement militaire du 12 octobre, documenté par le correspondant du média sur place, apparaît rétrospectivement comme une erreur tactique qui a coûté la vie à un gendarme et enflammé une ville entière.
Aujourd'hui, Garoua reste le point focal d'une crise qui pourrait s'étendre. Les informations exclusives de Jeune Afrique suggèrent que le gouvernement est pris dans un dilemme : reculer serait perçu comme une faiblesse, mais intervenir avec force risque de transformer le "calme précaire" actuel en embrasement généralisé, avec Garoua comme détonateur d'une crise nationale.