Ekani Ottou, psychologue social et stratège en communication, a officiellement annoncé sa démission de ses fonctions de Directeur National du Front des Démocrates Camerounais (FDC), dans un communiqué rendu public ce mardi. Une décision motivée, selon lui, par la dernière « sortie inappropriée et suspecte » du Président National Denis Emilien Atangana, survenue peu après la participation du parti à l’élection présidentielle.


Dans ce texte personnel et sans appel, Ekani Ottou explique avoir rejoint le FDC dès sa création, porté par « une dynamique fraternelle » et la volonté de mettre ses idées « au service d’une cause plus grande ». De 2018 à aujourd’hui, il a piloté la direction nationale du parti et contribué à bâtir sa crédibilité, tant sur le terrain que dans l’espace médiatique.

Pourtant, malgré un « silence prolongé » observé depuis 2024, il affirme avoir pris conscience qu’il demeurait « officiellement lié » au FDC. La récente prise de position publique d’Atangana – intervenant après la rupture avec le candidat M. Iyadi Hiram, dont la candidature sous les couleurs du FDC aurait été découverte sur les réseaux sociaux – a précipité son départ.


« Je mets un terme à cette responsabilité, afin de ne plus être associé à des épisodes contestables et de préserver l’intégrité qui m’est propre », écrit-il, assumant désormais pleinement la suite de son parcours professionnel et politique.

Sans entrer dans le détail des faits incriminés, Ekani Ottou laisse entendre un désaccord profond avec la ligne suivie par la direction. Il souligne avoir œuvré, en tant que Directeur National, à « clarifier la culture interne du parti » et à « éliminer le mélange de genres » dans son fonctionnement.


Son communiqué s’achève sur une pique à l’égard de la classe politique camerounaise : « Le public dit de "l’opposition" camerounaise qu’elle est décevante, elle n’existe peut-être pas... » Une remarque qui résume son désenchantement et son souhait désormais affiché « d’évoluer dans un environnement conforme à [s]es valeurs ».

Contacté, le FDC n’a pas encore réagi à cette annonce. Les observateurs voient dans ce départ un nouveau signe des tensions persistantes au sein de plusieurs formations politiques, à l’aune des récents scrutins.