Depuis que cela s’est produit, la demoiselle ne sait plus comment se comporter avec eux. Il y a un mois, sa copine a eu un malaise au bureau et a perdu connaissance. Elle a été transportée d’urgence à l’hôpital, où elle est restée dans le coma pendant sept jours. Pendant cette période, même les médecins ne savaient pas si elle allait se réveiller, car ils ignoraient la cause exacte de son état. Ils la soignaient simplement selon les symptômes qu’elle présentait.
Son mari était totalement effondré. Il avait du mal à s’en sortir seul avec les enfants, ils en ont trois : 8 ans, 6 ans et 3 ans. Ils n’avaient ni nounou ni femme de ménage, car ma copine avait toujours dit qu’elle voulait s’occuper elle-même de sa maison et de ses enfants. Elle dirige son propre business, financé par son mari. Comme c’est son entreprise, elle gérait son emploi du temps à sa guise. Parfois, elle pouvait même passer une semaine sans aller au travail, car elle avait des employés qui lui envoyaient les rapports chaque jour.
Après son accident, voyant son mari dépassé et ne sachant pas comment aider, j’ai proposé de venir régulièrement pour m’occuper des enfants : les préparer pour l’école le matin, aller les récupérer le soir et rester avec eux jusqu’à son retour du travail. Lorsqu’il voulait passer la nuit à l’hôpital auprès de sa femme, je gardais les enfants chez moi.
Il a accepté ma proposition avec joie, car dans l’urgence, il n’avait pas le temps de chercher une nounou. Je suis donc devenue, en quelque sorte, la nounou de la maison et je faisais tout cela de bon cœur. Ma copine m’a énormément aidée dans la vie : c’est elle qui m’avait donné le capital pour lancer mon petit commerce, sans rien me demander en retour. Sans elle, je ne sais pas où j’en serais aujourd’hui, peut-être même dans la rue ou dans la prostitution. Pour moi, elle n’était plus seulement une amie, mais une sœur.
Au fil des jours, son mari et moi avons commencé à passer beaucoup de temps ensemble. Je le voyais très affaibli, abattu, et profondément affecté par l’état de sa femme. Il ne mangeait presque plus, seuls les enfants avaient un peu d’appétit. Il faisait de son mieux pour tenir bon devant eux, mais je sentais qu’il se retenait de pleurer. Presque toutes ses nuits, il les passait à l’hôpital.
Un soir, vers 17h30, les médecins l’ont appelé pour qu’il vienne d’urgence à l’hôpital. Il venait tout juste de rentrer du travail. Il était paniqué, persuadé que sa femme était décédée, mais les médecins refusaient de lui dire ce qui se passait tant qu’il n’était pas sur place. Il tremblait, il ne savait plus où donner de la tête. En voyant son état, j’ai décidé de l’accompagner. Je ne pouvais pas le laisser conduire seul dans cet état. Nous avons laissé les enfants devant un dessin animé et sommes partis.
Arrivés à l’hôpital, les médecins nous ont annoncé la bonne nouvelle : ma copine était sortie du coma. Nous avons couru jusqu’à sa chambre et quand je l’ai vue ouvrir les yeux, j’ai pleuré de joie. Nous sommes restés un long moment avec elle, puis les médecins nous ont demandé de partir pour qu’elle puisse se reposer.
De retour à la maison, son mari a ouvert une bouteille de vin rouge pour fêter la nouvelle. Nous avons bu, ri, parlé et dans l’euphorie du moment, tout a dérapé. Nous nous sommes embrassés dans la cuisine et vous pouvez deviner la suite. Sans mentir, c’était intense. On aurait dit qu’il y avait un désir caché depuis longtemps entre nous. Mais une fois que tout était fini, la réalité nous a frappés. Il a remis son pantalon en silence, a pris sa douche et est reparti directement à l’hôpital, sans un mot.
Le lendemain, il m’a dit qu’il allait s’occuper lui-même des enfants, car son entreprise lui avait accordé une semaine de congé. Il m’a remerciée pour mon aide et m’a tendu 75 000 francs comme remerciement pour les jours passés à m’occuper des enfants. Ce qui m’a le plus blessée, c’est qu’il agissait comme si de rien n’était. Il me parlait naturellement, sans gêne, comme s’il ne m’avait jamais touchée. Aucune différence entre avant et après.
J’ai refusé l’argent. Je lui ai dit que j’avais aidé par amitié pour sa femme, pas pour être payée. Moi, au fond, je voulais qu’on parle de ce qui s’était passé. Mais quand j’ai abordé le sujet, il m’a immédiatement coupée. Il m’a dit que « rien ne s’était passé », que c’était juste « la folie de la bonne nouvelle », une erreur et qu’on devait oublier tout ça et ne plus jamais en parler.
Ses mots m’ont fait très mal. Je me suis sentie humiliée, comme si je ne comptais pas, comme si j’étais juste un corps utilisé. Oui, je sais que c’était une erreur des deux côtés, mais de là à me traiter comme si je n’existais pas, c’était trop. J’avais l’impression d’être un mouchoir jetable. Depuis, je ne suis plus à l’aise. Ma copine a repris connaissance, elle parle et se remet peu à peu. Je vais la voir de temps en temps, je l’appelle avant pour être sûre qu’elle est seule. Chaque fois que je suis face à elle, j’ai envie de tout lui dire, de lui avouer ce qui s’est passé, juste pour soulager ma conscience.