Actualités of Monday, 13 October 2025

Source: www.camerounweb.com

Paul Biya proclamé: Hiram Iyodi rompt avec le FDC et dénonce la "trahison" d'Émilien Atangana

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Le candidat à la présidentielle Hiram Samuel Iyodi a publié lundi un communiqué cinglant pour annoncer la fin de sa collaboration avec le Front des Démocrates Camerounais (FDC) d'Émilien Atangana. Il accuse ce dernier d'avoir "trahi" en reconnaissant une "victoire inexistante" de Paul Biya "en échange de quelques miettes".


Nouvelle défection dans le camp du FDC. Hiram Samuel Iyodi, candidat à l'élection présidentielle du 12 octobre, a officiellement rompu avec le parti d'Émilien Atangana dans un communiqué au ton particulièrement dur publié ce lundi 13 octobre.



"Je prends acte de la conférence de presse tenue ce jour par la direction du Front des Démocrates Camerounais (FDC), annonçant unilatéralement la fin de notre collaboration politique", écrit Hiram Iyodi, qui dénonce "les méthodes, le ton et les termes indignes employés, au lendemain d'un scrutin historique".
Le candidat affirme que sa campagne s'inscrivait "dans une dynamique plus large : celle d'un projet patriotique et populaire, bâti aux côtés de citoyens engagés, de mouvements indépendants, de leaders communautaires et d'alliés politiques sincères" — une alliance qui dépassait largement le cadre du FDC.
"Nous n'avons jamais trahi le FDC. Nous avons simplement refusé de trahir le Cameroun", martèle-t-il, rejetant "toute tentative de récupération, d'instrumentalisation ou de reniement de cet effort collectif".


Bien qu'Hiram Iyodi ne détaille pas explicitement les raisons de la rupture dans son communiqué, des sources proches de sa campagne affirment qu'Émilien Atangana aurait reconnu la victoire de Paul Biya lors d'une conférence de presse, provoquant l'ire du candidat.

Selon ces mêmes sources, Atangana aurait exercé "une pression exacerbée pour pousser le Candidat à se rallier au régime" dès la campagne électorale, ce qu'Hiram Iyodi aurait fermement refusé. Le candidat se serait distancié d'Atangana dès que ce dernier "a commencé à le harceler pour qu'il s'allie au RDPC".


"Émilien Atangana semble décidément avoir la trahison dans le sang", affirment des proches d'Iyodi, suggérant que le président du FDC aurait accepté de reconnaître une "victoire inexistante" de Biya "en échange de quelques miettes".
"Nous ne constatons et ne soutenons pas la victoire du régime"


Dans son communiqué, Hiram Iyodi est catégorique : "Je confirme solennellement que nous ne constatons et ne soutenons pas la victoire du régime au pouvoir. Les travaux au sein des commissions départementales ont débuté aujourd'hui, et les premières tendances annoncent un moment historique pour notre pays."
Le candidat ajoute : "Nos équipes poursuivent sereinement la compilation des votes, et nous nous rangerons assurément du côté de la volonté du Peuple Camerounais."

Cette position le range clairement dans le camp de l'opposition qui, depuis samedi, revendique la victoire d'Issa Tchiroma Bakary avec des scores oscillant entre 60 et 70% selon diverses sources.

Hiram Iyodi insiste sur le caractère collectif et patriotique de sa démarche : "Ce projet dépasse les intérêts partisans. Il est porté par des milliers de bénévoles, de jeunes, de femmes, de professionnels, qui ont œuvré sans relâche sur le terrain, dans l'espoir de voir émerger un Cameroun nouveau, plus juste, plus digne, plus souverain."

Le candidat remercie "les nombreux électeurs, observateurs, militants et alliés qui m'ont fait confiance et ont rendu cette campagne possible, parfois au prix de leur sécurité et de leur intégrité physique."

Dans une formule optimiste, Hiram Iyodi conclut : "L'histoire ne s'écrit pas en un jour : chaque pas compte, et nous marcherons ensemble. Au Peuple, la Gloire ! Au Peuple, la Puissance ! AU PEUPLE, LA VICTOIRE !"

Cette rupture fracassante avec le FDC illustre les tensions au sein même de l'opposition camerounaise, où certains semblent tentés par un rapprochement avec le pouvoir tandis que d'autres maintiennent une ligne intransigeante.
Elle rappelle également le cas d'Ateki Seta Caxton qui, après s'être allié à Bello Bouba Maïgari, a finalement félicité Issa Tchiroma Bakary pour sa victoire — montrant que les alliances électorales restent fragiles et mouvantes au lendemain du scrutin.