L'actualité politique camerounaise est marquée par le retour remarqué du professeur Pascal Messanga Nyamding, une figure connue du paysage politique, dans le camp du président Paul Biya. Ce revirement survient après un passage, aussi médiatisé que bref, dans l'opposition aux côtés du professeur Maurice Kamto.
Le professeur Nyamding n'est en effet pas un nouveau venu dans l'entourage du chef de l'État. Considéré comme un « biyaïste de la première heure », il avait pourtant fait parler de lui en apportant son soutien public à Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), lors du dépôt de la candidature de ce dernier et durant le contentieux électoral qui a suivi la présidentielle de 2018.
Son départ avait alors été perçu comme un signe de fissure au sein de la mouvance présidentielle. Aujourd'hui, son retour est tout aussi symbolique.
Selon des sources proches de l'intéressé, ce ralliement serait directement lié à l'impressionnant meeting du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) qui s'est tenu récemment à Maroua. La démonstration de force du parti au pouvoir, marquée par la présence massive de ses militants, aurait convaincu le professeur Nyamding de « rechausser les crampons » et de revenir soutenir son « champion de toujours ».
Dans des déclarations informelles, il aurait admis avoir sous-estimé la capacité de mobilisation et l'ancrage du président Biya, concluant que les rumeurs sur un affaiblissement du pouvoir étaient infondées.
Ce retour n'est pas présenté comme un cas isolé. D'après une analyse circulant dans les cercles proches du pouvoir, le professeur Nyamding serait l'un des nombreux « hommes de peu de foi » à « revenir sur la pointe des pieds » après la « sortie historique de Maroua ». Ces personnalités, ayant un temps cru à un changement d'ère, auraient finalement constaté que « le Président de la République tient toujours le gouvernail du bateau Cameroun ».
Pour les tenants de cette vision, le « biyaïsme » est bien plus qu'une simple affiliation politique ; c'est un état d'esprit et une façon d'être auxquels il est difficile d'échapper durablement.
Du côté de l'opposition, ce revirement est accueilli avec un silence prudent, teinté d'amertume. S'il n'est pas commenté officiellement par le MRC, il est perçu en interne comme la manifestation d'un opportunisme politique qui fragilise la construction d'une opposition unie et constante.
Le retour du professeur Nyamding dans le giron du RDPC soulève ainsi des questions sur la nature des fidélités politiques et les stratégies individuelles dans un contexte où le parti au pouvoir affirme, plus que jamais, sa domination sur l'échiquier politique national.