Depuis la convocation du corps électoral, plusieurs candidats se sont lancés en campagne, déployant affiches, slogans et multipliant les meetings de campagne à la rencontre des populations. Certains candidats de l'opposition trouvent à redire sur le déploiement du RDPC et d'Elecam. C'est le cas de l’Union démocratique du Cameroun (UDC) qui est montée au créneau pour parler des « manœuvres frauduleuses » orchestrées, selon elle, par l’organe en charge des élections, Elecam, avec la complicité du gouvernement.
Le parti de feu Adamou Ndam Njoya a, en effet, dénoncé une série d’irrégularités qui, selon lui, mettent en péril la transparence et la crédibilité du scrutin. Première accusation : la distribution illégale des cartes d’électeurs.
L’UDC affirme que des agents d’Elecam ont acheminé des lots de cartes vers des domiciles privés d’élites ainsi que des chefferies traditionnelles, au lieu des centres officiels prévus par la loi. Une pratique jugée contraire aux articles 53 et 84 du Code électoral, et qui, selon le parti, vise à manipuler les chiffres de participation et à favoriser un camp.
Le parti évoque également l’affichage déséquilibré au profit de Paul Biya. Face à ces dérives, l’UDC appelle la communauté nationale et internationale à la vigilance, et exhorte Elecam à rétablir un cadre électoral juste, équitable et conforme aux standards démocratiques.
Le parti menace également de saisir les juridictions compétentes si ces pratiques persistent. L’UDC dénonce également une « concurrence déloyale » en matière de visibilité. Alors que l’article 88 du Code électoral impose une répartition équitable des espaces d’affichage entre tous les candidats, les villes camerounaises sont, selon le communiqué, « littéralement noyées sous les affiches du candidat Paul Biya », rendant quasiment invisibles les autres prétendants à la magistrature suprême.
L’appareil d’État transformé en outil de campagne. Autre grief majeur : l’usage partisan des moyens de l’État. L’UDC affirme que des hauts fonctionnaires, des bâtiments publics et du matériel administratif sont mobilisés pour soutenir la campagne du candidat du RDPC, en violation flagrante du caractère apolitique de l’administration publique.
Une instrumentalisation qui remet en cause l’égalité des chances dans la compétition électorale. Enfin, le parti dénonce un système de financement inégal, avec un plafond budgétaire jugé « dérisoire » pour les partis d’opposition, alors que le parti au pouvoir bénéficie de soutiens massifs à la fois publics et privés sans véritable contrôle. L’UDC évoque, à la fin, des « achats de conscience » à travers des distributions d’argent, de dons matériels et d’autres formes de clientélisme politique.