La campagne présidentielle bat son plein sur le territoire. Tous les partis politiques engagés dans la bataille électorale essaient de séduire les futurs électeurs qui auront un choix à faire dans quelques jours. Paul Biya, l'homme choisi par le parti au pouvoir pour le représenter, est rentré il y a quelques jours d'un voyage de la Suisse. C'était sans compter sur l'évènement malheureux qui allait lui arriver, à lui et à la délégation qui l'accompagne.
Plusieurs candidats dévoilés et validés par le Conseil constitutionnel se lancent dans les quartiers, les grandes villes, les zones reculées, etc. pour séduire leurs compatriotes à qui revient le droit de voter et d'élire le nouveau président de la République, l'actuel étant arrivé à la fin de son mandat.
Le séjour de Paul Biya en Suisse s'explique par la volonté du parti, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), de lui refaire une santé afin qu'il soit apte durant toute la campagne, et même au cours de la période après la campagne, pour montrer à tout le monde qu'à quatre-vingt-douze ans, il a encore la capacité et l'étoffe nécessaire pour diriger le pays s'il est élu.
Seulement, une série de mauvaises nouvelles s'enchaînent pour le clan présidentiel. D'abord, c'est sa fille qui a demandé publiquement aux Camerounais de ne pas voter pour son père. Elle juge que Paul Biya est trop souvent déconnecté des réalités sociales et économiques du pays, qu'il ne prend pas soin d'elle (Brenda Biya), qu'il n'a jamais porté les citoyens qui l'ont élu dans son cœur et que ses collaborateurs ne seraient pas tristes en la voyant mourir d'overdose. Brenda Biya a confié tout cela en mondovision.
Ensuite, Issa Tchiroma Bakary est, dans un temps record, devenu le chouchou du public. Ses différentes rencontres avec les populations montrent à quel point ses compatriotes l'adulent. Tous ses déplacements attirent une foule immense, celle qu'on voit souvent quand il s'agit du parti au pouvoir réputé plus mobilisateur et plus généreux lorsqu'il est question de payer pour mobiliser.
Finalement, une fois rentré de la Suisse, Paul Biya a entamé sa campagne avec des actions ici et là. Dernièrement, lui et son convoi étaient à Maroua. Les citoyens, curieux de voir et d'entendre ce que le parti avait à dire, ont fait le déplacement. Ce n'était pas la foule remarquée chez Issa Tchiroma Bakary son ancien ministre, mais il y avait quand même du même.
Le camp au pouvoir a choisi de se déplacer en avion pour éviter les embouteillages et tout retard qui pourrait être dû au blocage de l'itinéraire par des populations excitées et en liesse. Dans cet avion se trouvaient Chantal Biya, la femme du président, le chef de l'État Paul Biya lui-même, ses collaborateurs directs, ses quelques membres de la sécurité.
Il nous est revenu que le pays a évité de très peu un véritable drame national. C'aurait été une tragédie de laquelle le peuple aurait eu du mal à se relever. L'aile de l'avion de Paul Biya et de sa délégation a heurté un arbre à l'atterrissage à Maroua.
Immédiatement, pris de panique, les membres de l'équipage ont fait clouer au sol l'appareil qui avait pourtant été minutieusement checké avant le décollage, comme le protocole l'indique. L'équipe du président s'assure toujours que son avion soit paré à toute éventualité et ne présence absolument aucun risque pour les passagers.
La décision d'abandonner cet avion défectueux à cause du choc subi a contraint Paul Biya et son entourage d'attendre un deuxième avion pour quitter la ville. Le bilan n'indique aucune perte en vies humaines, mais certaines têtes alarmistes évoquent le destin qui ne voudrait plus de Paul Biya au pouvoir et lui enverrait ainsi des signes.