Actualités of Tuesday, 7 October 2025

Source: Le Messager n°8614 du 6 octobre

Mauvaise nouvelle pour Paul Biya à quelques jours de l'élection

Alliance entre hommes Alliance entre hommes

Le sénateur Pierre Flambeau Ngayap, porte-parole du candidat Bello Bouba Maïgari, et Habiba Aïssa, présidente de l'Union des Populations du Cameroun (UPC), ont officialisé, jeudi 02 octobre, le désistement et le ralliement du parti historique au camp de la coalition élargie. Une alliance qui, à l'approche du scrutin du 12 octobre, pourrait bien redessiner les rapports de force.

C'est dans une salle comble du siège de l'UNDP à Yaoundé, que s'est jouée cette nouvelle carte de la campagne présidentielle. D'une voix ferme et claire, la présidente de l'UPC, Habiba Aïssa, a lu le communiqué dédié à l'occasion. Parée d'un collier africain autour du cou, elle a égrené les termes du communiqué officialisant le ralliement de son parti. À ses côtés, le sénateur Pierre Flambeau Ngayap, coiffé de sa désormais célèbre casquette aux couleurs de l'UNDP, approuvait chaque annonce d'un hochement de tête mesuré.

Ce ralliement ne vient pas de nulle part. Il s'inscrit dans une « union de combat et de mémoire », pour reprendre les termes utilisés lors de la réunion à Douala. L'UPC, forte de son ancrage historique et de sa capacité de mobilisation, notamment dans la période des « villes mortes », apporte à la coalition bien plus que son simple logo. Elle y injecte une légitimité militante et une force de terrain que l'UNDP, déjà bien implanté, savoure comme une victoire stratégique majeure.

Le communiqué rendu public est sans équivoque : la machine à rallier les soutiens est en marche et ne semble pas près de s'arrêter. Il dresse la liste impressionnante des adhesions successives qui ont jalonné le mois de septembre. Après le Mouvement Patriotique pour le Changement du Cameroun (MPCC) de Jean Blaise Gwet le 21 septembre, et le parti Kumzse du Dr Antoine de Padoue Ndemmanu le 25, ce ne sont pas moins de sept formations politiques et syndicales qui ont rejoint le camp Maïgari en l'espace de dix jours.

Parmi les soutiens les plus notables figurent le désistement et le soutien de M. Ateki Seta Caxton, candidat du Parti de l'alliance libérale (Pal), et de M. Muna Akere Tabeng. Fait significatif, la coalition dépasse le seul cadre politique : l'organisation syndicale Cameroon Workers Forum (Cawof), dirigée par Benoît Essiga Ananga, a également intégré la coalition et donné le mot d'ordre de vote en faveur de Bello Bouba Maigari, élargissant considérablement l'assise populaire de la coalition.

« Il n'est pas tard, tout est possible »

Lors de la séance de questions, l'atmosphère, déjà tendue, est devenue fébrile. Un journaliste n'a pas manqué de relancer l'éternel suspense : une alliance avec le FSNC d’Issa Tchiroma est-elle encore possible ? Le sénateur Pierre Flambeau Ngayap, affichant un calme stratégique, n'a pas fermé la porte. « Il n'est pas tard, en quatre jours, tout est possible », a-t-il fait savoir. Interrogée sur les raisons profondes de ce ralliement, la présidente Habiba Aïssa a développé la vision de son parti.

« L'UPC voit en Bello Bouba Maigari un homme capable de diriger la destinée du Cameroun », a-t-elle affirmé, rappelant le rôle historique de son parti et sa capacité passée à mobiliser. Son discours, calme mais ferme, a mis en avant la nécessité d'une « mobilisation sereine » et d'une « vigilance absolue » lors du dépouillement, un message directement adressé aux militants et au peuple camerounais pour les jours décisifs à venir.

Alors que la conférence de presse touchait à sa fin, le sénateur Ngayap et la présidente Aïssa ont partagé une poignée de main chargée de sens sous le battery des objectifs. Cette image scelle une journée qui restera sans doute dans les annales de la campagne. La coalition Bello Bouba Maigari émerge désormais non seulement renforcée numériquement, mais aussi dotée d'une légitimité historique avec le ralliement de l'UPC. À dix jours du scrutin, cette alliance recompose profondément le paysage politique et pose les fondations de ce qui se présente comme le principal pôle d'opposition unie, déterminé à conquérir les hauteurs d'Etoudi. La Présidentielle de 2025 s'annonce comme un tournant, « portée par la mémoire des luttes et la puissance de l'union ».