La cérémonie a eu lieu samedi 4 octobre 2025, à la Rare Gallery, quartier du Marais, dans le 4ème arrondissement de la capitale hexagonale, en présence de l’auteur, Pr Octave Jokung Nguena.
« Le Cameroun s’essouffle dans sa quête de l‘émergence et de l’industrialisation. En effet, depuis deux décennies la situation est alarmante : déficits importants en infrastructures (sanitaires, éducatives, logistiques, énergétiques et immatérielles), faiblesse du capital humain, mauvaise gouvernance, corruption endémique, impunité ostentatoire, détournement outrancier de fonds publics, tribalisme, mise à l’écart de la diaspora, stagnation de l’économie, absence de transformations structurelles, non-maîtrise de l’endettement public, couverture santé aléatoire, chômage galopant, paupérisation de la population ».
Les maux dont souffrent le Cameroun, à la veille de la consultation populaire du 12 octobre 2025, pour élire le nouveau magistrat suprême du pays, et la thérapeutique pour les soigner, étaient au centre d’une rencontre, à la Rare Gallery, en plein quartier du Marais, dans le 4ème arrondissement de la capitale française, samedi 4 octobre dernier.
« Trois axes : Capital humain, institutions, infrastructures »
Pour l’occasion, Pr. Octave Jokung Nguena, Camerounais d’origine, agrégé des universités françaises, mathématicien, économiste et financier, par ailleurs président de l’Institut universitaire des sciences et de management (IUSM), auteur de l’ouvrage « 100 propositions pour restaurer le Cameroun. Vision 2040 », rencontrait les diasporas camerounaises auxquelles quelques Sénégalais et Ivoiriens, notamment se sont joints, pour la présentation et la dédicace de son livre. Philippe Ngamou, homme de communication et de culture, en était le maître de cérémonie.
« Le verbe restaurer dans le titre de votre livre, indique d’emblée que le Cameroun va mal. Est-ce à ce point ? », a-t-il lancé en guise d’interpellation en direction de l’auteur. Sa réponse immédiate, fut aussi précise que son essai. « C’est un terme que je suis allé chercher chez les artistes. On restaure une œuvre d’art, un tableau, une pièce artistique… ». Revenant au contenu de l’ouvrage, le Pr. Octave Jokung a souligné qu’il était séquencé en trois grands axes, qui sont autant de leviers sur lesquels il faut agir : « Le capital humain, les institutions et les infrastructures ».
« Opérer une révolution culturelle »
Mais l’un des moments les plus attendus de cette double cérémonie de présentation et de dédicace de l’ouvrage publié chez Humannbet editions, en 2025, fut la traditionnelle séance de questions-réponses. Parmi les interrogations les plus poignantes, la question de savoir « Comment changer les pratiques vieilles de plusieurs décennies ?», puisque les 100 propositions visent justement à favoriser le changement de paradigme, pour permettre aux Cameroun de renouer avec son passé d’antan.
« Je le sais, ça va être très difficile. J’en ai pleinement conscience. Mais si rien n’est fait, s’il n’y a pas de prise de conscience individuelle et collective, j’ai peur que les choses empirent, deviennent irréversibles », répond Octave Jokung, insistant : « Il faut opérer une révolution culturelle », dans un pays où les valeurs du travail bien fait et de manière désintéressé, d’honnêteté, de respect des institutions… ont été quasi totalement effacées du logiciel normatif de la vie quotidienne, pour le vivre ensemble.
Je me souviens avoir été convoqué au Sed, pour avoir refusé une mallette de billets que l’on me tendait si j’acceptais de faire passer en classe supérieur, un étudiant qui a ratait son année universitaire », témoigne encore l’enseignant. Un propos confirmé par un ancien fonctionnaire de l’enseignement au Cameroun, vivant aujourd’hui en France. Face à cette situation, Marie Roger Biloa, journaliste et promotrice média, auteure notamment du film documentaire « Où va le Cameroun », suggère la mise sur pied d’une plateforme pour interpeller les candidats à la Présidentielle du 12 octobre 2025, et continuer à débattre sur les 100 propositions, les 10 clés ou les 10 commandements consignés dans l’essai du Pr Octave Jokung.