Actualités of Tuesday, 7 October 2025

Source: Le Messager n°8614 du 6 octobre

Présidentielle 2025 : des bruits courent sur le futur gagnant

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Ce week-end du 4 et 5 octobre 2025, la campagne présidentielle s’est muée en une tournée extrême-rapide à travers le pays, marquée par des meetings dans chaque ville, des promesses engageantes et des appels à la mobilisation massive pour le 12 octobre.

Le président sortant, Paul Biya, candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), absent sur le terrain depuis le début de la campagne, continue de s’appuyer sur sa longue expérience à la tête du pays pour convaincre les électeurs. Hier à Bamenda, Jean Nkuété, Secrétaire général du Comité central du RDPC a présidé un meeting historique. « Le président Paul Biya est un père aimant et engagé pour le Cameroun. Il a su préserver la paix et l’unité nationale malgré les défis », a martelé Félix Mbayu, chef de la campagne RDPC dans la Mezam. Dans l’Extrême-Nord, l’effervescence gagne Maroua où la population se prépare à une éventuelle visite présidentielle. Avec plus de 20 000 militants attendus, le ministre Pierre Hélé a promis une mobilisation historique. À Foumban, près de 3 000 militants du RDPC ont reçu des gadgets pour afficher leur soutien au candidat. « Ces pagnes, stylos et kits ne sont pas que symboliques. Ils représentent notre fidélité et loyauté envers le Président Paul Biya », a souligné Sankame Zouberou, Coordonnateur local de campagne.

Joshua Osih, le vent du changement

Le candidat du Social democratic front (Sdf), Joshua Osih, a marqué les esprits dans le Grand Nord. À Maroua, après des escales à Yagoua, Kaélé et Mokolo, il a appelé à une rupture avec « les vieilles habitudes » de la politique camerounaise. « Chaque vote compte. N’abstenez-vous pas le 12 octobre, car ensemble, nous pouvons bâtir un Cameroun nouveau », a-t-il lancé à ses partisans. Osih a promis d’investir massivement dans l’éducation, en rendant l’école gratuite jusqu’au premier cycle secondaire. Il s’est également engagé à combattre la pauvreté et l’insécurité dans une région qui reste l’une des plus vulnérables du pays. « Avec moi, le Grand Nord ne sera plus oublié », a-t-il conclu.

Cabral Libii, la vague Orange déferle

Cabral Libii, candidat du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), continue de séduire les populations par sa proximité avec les électeurs. À Kribi, sa caravane orange a illuminé les rues de la ville, où il a présenté son programme axé sur le développement local et l’inclusion des jeunes. En clôturant sa tournée dans le Septentrion, Cabral Libii a salué « la force invisible mais indispensable » de cette région. Il a promis des infrastructures modernes et des politiques favorisant l’entrepreneuriat. « Grâce à vous, je serai élu Président de la République, inch’Allah », a-t-il déclaré à Guidiguis, suscitant l’enthousiasme de la foule.

Tchiroma Bakary, entre excuses et promesses

Issa Tchiroma Bakary, candidat du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), a choisi Bamenda pour délivrer un message de réconciliation. Il a présenté ses excuses pour avoir nié l’existence de la crise anglophone lorsqu’il était ministre de la Communication. « Je suis profondément désolé. Acceptez-vous mes excuses ? », a-t-il demandé à la foule, qui a répondu par un tonnerre de « Oui » . Tchiroma a promis de libérer tous les leaders anglophones emprisonnés dans les quatre mois suivant son élection. « Je vais organiser une table ronde avec tous les acteurs pour résoudre définitivement cette crise », a-t-il assuré. Issa Tchiroma Bakary a tenu un grand meeting à Douala hier, plusieurs milliers de militants et sympathisants étaient présents.

Serge Espoir Matomba : cesser de rêver, commencer à bâtir

Le candidat du Peuple uni pour la rénovation sociale (Purs), Serge Espoir Matomba, a enflammé le stade municipal de Bertoua vendredi soir. Porté par une jeunesse enthousiaste, il a dénoncé la précarité actuelle et promis des réformes axées sur l’éducation, la santé et l’emploi. « Nous devons cesser de rêver notre avenir et commencer à le bâtir », a-t-il lancé, ovationné par ses partisans. Au cœur de la campagne de Matomba : l’idée d’un Cameroun qui s’appartient, qui se relève, et qui décide lui-même de son avenir. Leur programme s’articule autour de trois axes : l’affirmation d’une identité nationale forte, le renforcement de l’unité, et la conquête de la souveraineté politique et économique. Sur le plan éducatif, le duo défend une refonte complète du système scolaire. L’objectif : former une génération consciente, curieuse et enracinée. « Nous voulons que nos enfants apprennent l’histoire du Cameroun, pas celle dictée par les autres », a explicité le candidat du Purs, évoquant la création de quatre universités techniques régionales et le retour des bourses nationales supprimées depuis des années.

Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya, une femme pour Etoudi

Seule femme en lice, la présidente de l’Union démocratique du Cameroun (UDC), Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya, a galvanisé ses militants à Douala. « Le Cameroun a besoin d’une nouvelle ère. Ensemble, introduisez massivement le bulletin jaune or dans les urnes », a-t-elle exhorté. Convaincue de sa victoire, elle a promis un gouvernement inclusif et des réformes audacieuses pour relancer l’économie. « Parmi nos résolutions urgentes, limiter le mandat présidentiel. C'est-à-dire que, dans le fond, c'est un régime qui a trop duré et les Camerounais souhaitent pouvoir prendre les rênes pour que le Cameroun redevienne cette Afrique en miniature, ce pays respecté dans la sous-région et dans le monde. Et c'est pour ça que nous parlons d'une nouvelle ère. Nous, on est là pour la rupture, c'est-à-dire un nouveau Cameroun, l'ère de la liberté, l'ère de la responsabilité… Parce qu’il y a tribalisme, détournement de fonds publics, corruption, qui laissent de côté la valorisation du travail, l'effort, la méritocratie. Ce sont des valeurs que nous devons retrouver au Cameroun. Les Camerounais sont prêts pour cette rupture », a-t-elle récemment réagi chez nos confrères de Radio France international (RFI).

Hiram Samuel Iyodi, le chantre du changement

Le candidat du Front des démocrates camerounais (FDC), Hiram Samuel Iyodi, a multiplié les rencontres ce week-end. À Tiko, il a rendu visite à un militant blessé par des groupes armés et mobilisé les habitants dans les marchés et rues. « Voter pour moi, c’est voter pour le changement et le développement économique », a-t-il déclaré. Marqué par des défis sécuritaires et des tensions politiques, le scrutin du 12 octobre s’annonce crucial pour l’avenir du Cameroun. Les candidats redoublent d’efforts pour convaincre une population divisée, mais résolue à faire entendre sa voix. Le compte à rebours est lancé.