Les écoles primaires du Cameroun sont paralysées par d’incessants mouvements d’humeur des enseignants, qui réclament l’amélioration de leur statut et la garantie de leurs droits. Les leaders du mouvement « On a trop supporté » (OTS) avaient pris soin de donner le mode d’emploi : les enseignants doivent se rendre dans leur établissement, signer la fiche de présence sans dispenser de cours et rester dans la salle des professeurs.
Comme conditions pour mettre fin à la grève, OTS « exige la signature du statut spécial de l’enseignant et le paiement de toute la dette due aux enseignants pour toutes les promotions, toutes rubriques confondues ». Des revendications jusqu’ici vaines. Les instituteurs revendiquent l’application du statut spécial de l’enseignant, qui leur accorde des avantages sociaux et professionnels, mais qui n’a jamais été mis en pratique.
Ils exigent aussi du ministre de l’Éducation de base, Laurent Serge Etoundi Ngoa, que leurs actes de carrière soient automatisés, pour éviter les retards et les irrégularités. Ils réclament également le paiement des rappels de salaires, et un statut protecteur pour les maîtres de parents, qui assurent bénévolement l’encadrement des élèves dans les écoles publiques.
Face à l’inaction du Minedub, qui ne répond pas à leurs requêtes légitimes, les professionnels de la craie expriment leur colère et leur amertume à travers des grèves. Alors que les Camerounais pleuraient la disparition de Hamidou en 2022, un enseignant ayant passé 10 ans sans matricule et sans salaire, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale a fait un post surprenant sur son compte Facebook : « (…) Comme les enseignants ont supporté des années durant, ne peuvent-ils pas accepter de supporter encore quelques semaines seulement pour le paiement de leurs droits et reprendre sans délai le chemin de l’école ?».