Les coulisses de la résistance de 2018 et comment le régime a retourné la situation, selon les révélations de Jeune Afrique

n 2018, Maurice Kamto a marqué l’histoire politique du Cameroun en contestant ouvertement la réélection de Paul Biya. Jeune Afrique révèle comment cette rébellion, porteuse d’espoir pour des millions de Camerounais, s’est soldée par un échec cuisant, et pourquoi l’opposition n’a jamais pu s’en remettre.


Les informations exclusives de Jeune Afrique montrent que Kamto avait préparé sa stratégie de contestation bien avant le scrutin. « Il savait que le Conseil constitutionnel validerait Biya, alors il a décidé de prendre les devants », explique un ancien membre de son équipe. En s’autoproclamant vainqueur avant l’annonce officielle des résultats, Kamto a pris le régime de vitesse, créant un électrochoc dans le pays. « Pour une fois, quelqu’un osait dire non », se souvient un militant.


Mais le pouvoir n’a pas tardé à riposter. Jeune Afrique révèle que le RDPC avait anticipé la menace Kamto dès 2013, en bloquant sa candidature aux législatives. « Il incarnait une rupture, alors il fallait l’affaiblir », confie un cadre du parti. Après les élections de 2018, le régime a utilisé tous les leviers : arrestations massives, propagande tribale, et division de l’opposition. « Kamto a cru qu’il pouvait mobiliser la rue indéfiniment, mais le système a tenu », analyse un observateur politique.


Le tournant décisif ? Le boycott des législatives de 2020, une décision unilatérale de Kamto qui a démobilisé ses troupes et discrédité son mouvement. « C’était une bêtise stratégique », estime un ancien cadre du MRC. « On a laissé le champ libre à Biya, et aujourd’hui, l’opposition est plus divisée que jamais ». Pour les Camerounais, l’espoir de 2018 s’est transformé en désillusion, et la question reste : qui pourra incarner une alternative crédible ?