La pratique est plus vieille que l'humanité. Si vous voulez quelque chose de quelqu'un, il faut tout faire pour avoir son attention et son cœur. Cela s'applique aussi au champ de la politique, que ce soit au Cameroun ou dans les autres pays du monde.
Lorsque vient la période de campagne présidentielle, les appels et jeux de phares se multiplient entre les candidats et les citoyens. Il est courant et même normal que les candidats au pouvoir cherchent à séduire l'électorat en promettant monts et merveilles.
Parallèlement, certains citoyens 'gourmands' ou opportunistes mettent en œuvre des initiatives pour faire parler d'eux et passer récupérer le chèque. Ils savent que dans les moments comme ceux-ci, l'argent circule en abondance.
C'est le cas de Germaine la douce (nom d'artiste). La compatriote a fabriqué un son de campagne dans lequel elle vante les mérites du président du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), Paul Biya, candidat à sa propre succession.
L'homme qui dirige le pays depuis 1982 apprécie beaucoup le clin d'œil. Dans les meetings organisés par le parti au pouvoir, le son est repris, chanté en chœur, avec des danses qui l'accompagnent. Les cadres du parti, les militants, tout le monde s'y essaie.
Selon certaines discrétions, Germaine la douce a déjà obtenu des millions de francs CFA pour cette production qui chante la gloire de l'homme qui a remplacé Ahmadou Ahidjo à la tête du pays. Partout où le besoin se fait sentir, la chanteuse est invitée pour se produire sur les podiums des rencontres avec les populations qui sont en même temps les électeurs.
La citoyenne a son cachet. Le RDPC a sa musique. Tout le monde s'en sort gagnant. C'est la campagne, les opportunités se présentent et certaines arrivent à la saisir, même s'ils sont convaincus de ne pas soutenir la bonne personne.