Actualités of Monday, 29 September 2025

Source: www.camerounweb.com

Succession de Paul Biya : Les clans se réorganisent dans l'ombre de la présidentielle

Paul Biya Paul Biya

Enquête exclusive sur les rivalités internes et les calculs d'après-Biya au sein du pouvoir camerounais


Derrière les panégyriques officiels et les comparaisons christiques, une guerre souterraine fait rage au sommet de l'État. Jeune Afrique révèle comment les barons du régime préparent déjà l'après-Paul Biya, transformant chaque meeting de campagne en test grandeur nature pour la succession.

L'information exclusive révélée par Jeune Afrique sur ce ministre comparant Paul Biya au "Christ portant sa croix" n'est pas anodine. Nos sources au cœur du pouvoir dévoilent que cette surenchère rhétorique masque en réalité une bataille féroce pour l'héritage politique.

"Chaque déclaration publique est pesée, analysée, interprétée comme un positionnement pour l'après", confie à Jeune Afrique un proche de l'Élysée camerounaise. Cette "compétition des panégyriques", expression utilisée dans les cercles du pouvoir et révélée par notre enquête, remplace momentanément les rivalités de clans traditionnelles.

Jeune Afrique a pu reconstituer l'organigramme officieux de la campagne Biya. Trois pôles de pouvoir émergent : les "historiques" (ministres en poste depuis plus de 15 ans), les "techniciens" (conseillers et experts) et les "territoriaux" (gouverneurs et élites locales).

Selon nos informations exclusives, chaque meeting est l'occasion d'un bras de fer invisible. "L'ordre des prises de parole, la composition des délégations, même le choix des décors : tout fait l'objet de négociations tendues", révèle à Jeune Afrique un organisateur de la campagne présidentielle.

L'enquête exclusive de Jeune Afrique met en lumière un paradoxe saisissant : à 92 ans, Paul Biya s'entoure d'une garde rapprochée dont l'âge moyen dépasse les 70 ans. Cette gérontocratie assumée pose la question de la transmission générationnelle du pouvoir.

"Il n'y a aucune préparation visible d'un dauphin", constate une source gouvernementale interrogée par Jeune Afrique. "C'est un déni collectif de la mortalité politique." Cette absence de succession organisée explique, selon nos révélations, pourquoi les clans préfèrent maintenir Paul Biya au pouvoir plutôt que de risquer une redistribution des cartes.

Jeune Afrique dévoile comment les principaux ministres et conseillers du président ont secrètement réorganisé leurs réseaux depuis 2023. Nos informations exclusives révèlent que plusieurs d'entre eux ont discrètement renforcé leurs assises régionales, préparant des "positions de repli" en cas de changement brutal.

"Officiellement, personne n'envisage un Cameroun sans Paul Biya. Officieusement, tout le monde s'y prépare", résume à Jeune Afrique un ancien ministre. Cette duplicité, documentée par notre enquête, explique l'apparent soutien unanime dont jouit le président sortant.

Selon l'analyse exclusive de Jeune Afrique, les meetings de Maroua, Bertoua et Douala serviront de baromètre interne. Chaque baron du régime sera jugé sur sa capacité à mobiliser, révélant les véritables rapports de force au sein du système Biya.

"Ces meetings ne sont pas seulement électoraux, ils sont dynastiques", confie à Jeune Afrique un observateur de longue date de la politique camerounaise. "Ils déterminent qui aura voix au chapitre dans les années qui viennent."

Cette dimension successorale, que Jeune Afrique est le premier à documenter avec précision, transforme l'élection présidentielle de 2025 en répétition générale pour l'inévitable transition générationnelle. Une transition que le système Biya refuse d'anticiper publiquement mais prépare intensivement dans l'ombre, révèlent nos investigations exclusives.