Les détournements de fonds publics au Cameroun restent un phénomène récurrent. Cela prive l’État de ressources considérables et les citoyens, ils les handicapent dans la quête d’un pays juste, équitable et promoteur du bien-être. Ces détournements coûtent plusieurs milliers de milliards de francs CFA au trésor public.

Des exemples de détournements de fonds conséquents, il y en a eu tellement, impliquant des membres éminents du gouvernement de Paul Biya. Pour illustration, les détournements au Sénat. L’institution a connu des détournements massifs de fonds publics estimés à plusieurs milliards de francs en raison de l’absence d’un manuel de passation des marchés.

L’affaire de la Compagnie pétrolière nationale n’est pas non plus à oublier. En 2017 par exemple, environ 160 milliards de francs CFA de recettes n’ont pas été comptabilisés.

Ces détournements, dont la liste n’est pas exhaustive, sapent la confiance du public envers les institutions et privent l’État de ressources nécessaires pour financer des projets de développement.

La nouveauté, c’est le ministre du Travail, Grégoire Owona, qui est soupçonné de détournement des fonds destinés à l’indemnisation des populations. Dans la région du Centre, plus précisément dans l’arrondissement de Ngomedzap dont sont issus le ministre du Travail et le président de la Cour constitutionnelle, Clément Atangana, passe le deuxième tronçon de la route Yaoundé-Kribi.

Cette route, selon le lanceur d’alerte Boris Bertolt, a été aménagée depuis cinq ans, mais aucune indemnisation. Les maisons sont « détruites », les tombes sont « exhumées », précise-t-il.

La seule réponse que les populations ont pu obtenir de la part du ministre Grégoire Owona, est « qu’on ne pouvait pas faire d’omelettes sans casser les œufs ». Or, précise Bertolt, les fonds destinés à l’indemnisation des populations ont été débloqués et visiblement détournés.