L'ancien ministre du gouvernement Biya révèle à Jeune Afrique sa stratégie post-électorale pour transformer les institutions camerounaises
Par [Votre nom] - À partir d'informations exclusives de Jeune Afrique
Dans une interview exclusive accordée à Jeune Afrique le 18 septembre 2025, Issa Tchiroma Bakary, candidat du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), a levé le voile sur son projet de transformation radicale du paysage institutionnel camerounais. Loin des promesses électorales classiques, l'ancien ministre de Paul Biya dessine les contours d'un « gouvernement de transition » aux ambitions révolutionnaires.




Jeune Afrique révèle que le candidat de l'opposition envisage de réduire le mandat présidentiel de sept à cinq ans, non pas par simple réforme cosmétique, mais dans le cadre d'une mission précise qu'il qualifie de « transition ». « Nous envisageons de mettre en place un gouvernement de transition conçu pour réparer, reconstruire et procéder à la refondation », confie-t-il dans les colonnes du magazine panafricain.


Cette révélation de Jeune Afrique éclaire d'un jour nouveau la stratégie de Tchiroma Bakary : il ne se présente pas comme un président classique, mais comme un « président de transition » avec un agenda limité dans le temps mais radical dans ses ambitions.


« Revoir les bases » : Constitution et processus électoral dans le viseur
Interrogé par Jeune Afrique sur la faisabilité de son programme en cinq ans seulement, l'ancien porte-parole du gouvernement Biya détaille sa vision : « Cinq ans, c'est pour revoir les bases de notre pays : la Constitution, le processus électoral… Nous devons faire en sorte que nos institutions ne dépendent plus d'un individu, fût-il président de la République. »
Ces déclarations exclusives recueillies par Jeune Afrique suggèrent une refonte complète du système politique camerounais. Le candidat vise manifestement à désacraliser la fonction présidentielle et à redistribuer les pouvoirs, rompant ainsi avec 42 ans de régime Biya.


Dans cet entretien exclusif avec Jeune Afrique, Tchiroma Bakary porte un regard sans concession sur Elections Cameroon (Elecam). « Il faudrait un évènement extraordinaire pour que cet organe annonce au président de la République sortant qu'il a perdu l'élection », déclare-t-il, avant d'ajouter avec une ironie mordante : « Dans le système actuel, j'ai même dit que le président pouvait en réalité dès aujourd'hui réclamer sa victoire, avant même que le scrutin ne se tienne. »


Ces révélations de Jeune Afrique mettent en lumière la stratégie de communication du candidat de l'opposition : reconnaître publiquement les failles du système tout en appelant à y participer pour le transformer de l'intérieur.



Jeune Afrique révèle également les ambitions de réforme militaire de Tchiroma Bakary. « Nous voulons une armée républicaine qui soit au-dessus du comportement partisan », confie-t-il au magazine. Cette déclaration fait écho à sa critique implicite de l'armée actuelle qui « renvoie l'impression » d'être « au service d'un individu ».


Le candidat détaille à Jeune Afrique sa vision d'une armée « modernisée pour répondre aux défis de son époque » et qui « doit refléter la mosaïque nationale ». En temps de paix, précise-t-il dans cet entretien exclusif, « l'armée doit être un instrument de développement sans pour autant être dépouillée de son cœur de métier ».


Face aux doutes sur la sincérité du processus électoral qu'il dénonce lui-même, Tchiroma Bakary mise sur une stratégie révélée à Jeune Afrique : « Le peuple doit donc s'organiser pour que les résultats issus des urnes soient ceux que l'organe en charge de l'élection annonce. »


Cette approche, dévoilée dans les pages de Jeune Afrique, place la responsabilité de la transparence électorale sur les épaules des citoyens plutôt que sur les institutions. Un pari audacieux qui pourrait déterminer le succès ou l'échec de sa candidature.