Egbe Nalova Lyonga, personnalité politique, est l’actuelle ministre des Enseignements secondaires depuis le remaniement ministériel de mars 2018. Elle est souvent touchée dans des affaires qui méritent une entière attention. Le membre du gouvernement de Biya a reçu une lettre. Elle en reçoit tellement ces derniers mois. Elle est écrite par Boubakary Mana, professeur des collèges d’enseignement général.
La rédaction de CamerounWeb a obtenu copie de cette note et en fait partage. Le professeur partage publiquement l’information de la discussion qu’il a eue avec Pauline Egbe Nalova Lyonga, conversation restée sans suite, suivie de la lettre officielle publiée pour lui parler de son intimité.
Madame le ministre, j’ai l’honneur de venir très respectueusement auprès de votre haute bienveillance solliciter une mutation pour cas de santé, conformément aux dispositions en vigueur encadrant le redéploiement du personnel enseignant.
Depuis mon affectation en février 2018, dans une zone enclavée et difficile d’accès, j’ai été confronté à plusieurs problèmes de santé liés à mes conditions de vie et de travail. Le cas le plus préoccupant, confirmé par des spécialistes et attesté par des rapports médicaux dûment établis, est celui des calculs rénaux graves dont je souffre actuellement.
Le diagnostic médical a clairement indiqué que mon état nécessite une prise en charge régulière dans une structure hospitalière équipée d’appareils spécialisés, faute de quoi la maladie pourrait évoluer vers une insuffisance rénale irréversible.
Or, mon établissement actuel est situé dans une zone extrêmement enclavée : pour y accéder, il faut traverser treize rivières, la route devient impraticable en saison de pluies et une fois sur place, il est pratiquement impossible de sortir pour recevoir des soins en urgence. Cette situation met en péril non seulement ma santé, mais également ma vie.
Consciente de la gravité de ma maladie, l’autorité médicale compétente – notamment le médecin traitant et le médecin inspecteur médico-scolaire – a rédigé des rapports circonstanciés, recommandant expressément que je sois redéployé dans une zone où existe un hôpital doté des équipements adaptés à mon cas.
Cependant, malgré l’introduction officielle de ma demande de mutation pour cas de santé et la publication récente des redéploiements, je constate avec regret et profonde inquiétude que mon nom ne figure nulle part, même pas dans la liste des cas de santé, alors que plus de deux cents pages de redéploiement ont été publiées.
Madame le ministre, je viens donc une fois de plus plaider humblement ma cause auprès de votre haute bienveillance, afin que vous accordiez une suite favorable à ma requête. Mon état de santé est critique et nécessite des soins rapprochés dans un environnement accessible. Je suis pleinement engagé dans ma mission d’enseignant et désire continuer à servir mon pays avec loyauté et efficacité, mais cela ne sera possible que si je bénéficie d’un redéploiement conforme à mes besoins sanitaires.
Je joins à la présente, pour toute fin utile, les copies des rapports médicaux établis par mon médecin traitant ainsi que par le médecin inspecteur médico-scolaire.
Dans l’attente d’une suite favorable et urgente, veuillez agréer, Madame le Ministre, l’expression de ma très haute considération.