Disqualifié de la course présidentielle, Maurice Kamto n'a paradoxalement jamais été aussi influent. Les révélations exclusives de Jeune Afrique dévoilent comment le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) est devenu, malgré lui, l'arbitre ultime des ambitions opposantes pour la présidentielle du 12 octobre.
De candidat à "faiseur de roi" : le nouveau statut révélé par Jeune Afrique
L'enquête exclusive menée par Jeune Afrique auprès des acteurs de l'opposition révèle une transformation majeure du rôle de Maurice Kamto. Alors qu'il devait être l'un des trois piliers de la "candidature consensuelle" aux côtés de Bello Bouba Maïgari et d'Issa Tchiroma Bakary, sa disqualification a "rebattu les cartes", selon l'analyse du magazine.
Jeune Afrique révèle que Kamto est désormais "devenu faiseur de roi au sein de l'opposition", détenant de facto le pouvoir de faire pencher la balance entre les deux prétendants du Nord. Un statut d'autant plus stratégique que le MRC dispose d'une base militante importante et organisée.
Selon les informations exclusives recueillies par Jeune Afrique, Maurice Kamto "multiplie les prises de paroles, mais garde pour l'heure le silence le plus total au sujet de la question sur laquelle tout le monde l'attend". Cette attitude n'est pas anodine : elle révèle, selon l'analyse du magazine, une stratégie calculée de mise sous tension des deux camps.
Jeune Afrique souligne que cette position d'arbitre permet à Kamto de négocier en coulisses les meilleures conditions pour son mouvement et ses partisans, transformant sa disqualification en atout politique inattendu.
L'investigation de Jeune Afrique lève également le voile sur l'échec du "groupe de Foumban". Le magazine révèle que "l'idée d'un candidat unique portée par le groupe de Foumban s'est évanouie pour donner lieu à un projet de 'candidature consensuelle'". Cette évolution témoigne, selon l'analyse exclusive de Jeune Afrique, de l'impossibilité pour l'opposition camerounaise de dépasser ses divisions internes.
Le rôle central de Maurice Kamto dans cette débâcle est mis en lumière par Jeune Afrique : sa présence était censée légitimer cette alliance, mais sa disqualification a révélé la fragilité des équilibres opposants.
Les vraies raisons des démissions gouvernementales selon Jeune Afrique
Jeune Afrique révèle également les interrogations qui planent sur les motivations réelles des démissions de Tchiroma et Bouba Maïgari. Le magazine pose la question cruciale : "Leur démission du gouvernement, quelques semaines seulement avant le début de la campagne présidentielle, est-elle le fruit d'une réelle volonté de rupture, ou jouent-ils une partition écrite au palais d'Étoudi ?"
Cette suspicion, révélée par Jeune Afrique, fait de Maurice Kamto le seul opposant dont la crédibilité n'est pas remise en question, renforçant paradoxalement son influence malgré sa disqualification.
L'enquête exclusive de Jeune Afrique met en lumière le dilemme qui étreint l'opposition camerounaise. D'un côté, l'union semble mathématiquement nécessaire face à Paul Biya. De l'autre, les ego, les rancœurs historiques et les soupçons de connivence avec le pouvoir rendent cette union quasi impossible.
Maurice Kamto, en gardant le silence sur son choix, maintient cette tension à son paroxysme. Jeune Afrique révèle que "s'il venait finalement à trancher, lequel de ces deux favoris actuels issus du septentrion choisira-t-il ?" reste LA question qui obsède tous les acteurs politiques camerounais.
Selon l'analyse finale de Jeune Afrique, le positionnement de Maurice Kamto pourrait être décisif. Son soutien à l'un des deux candidats du Nord pourrait non seulement légitimer ce choix auprès de l'électorat, mais aussi entraîner un effet domino parmi les autres forces d'opposition encore hésitantes.
Le magazine souligne l'ironie de la situation : disqualifié de la course, Maurice Kamto n'a jamais été aussi proche d'influencer l'issue d'une élection présidentielle camerounaise.