Le président sortant poursuit sa campagne digitale avec un message aux accents démocratiques
À quelques semaines de l'élection présidentielle du 12 octobre 2025, Paul Biya intensifie sa présence sur les réseaux sociaux. Ce mardi matin, le président sortant a publié sur sa page Facebook officielle un message aux résonances particulières, rappelant les fondements démocratiques du pouvoir politique.
"Le pouvoir appartient au peuple. Personne ne peut se l'approprier par la force et l'intimidation ou alors, c'est la fin de la démocratie", a écrit le chef de l'État sur Facebook, accompagnant son message des hashtags #Biya2025, #PaulBiya et #Cameroun.
Cette déclaration, apparemment simple, intervient dans un contexte électoral tendu où plusieurs candidats de l'opposition revendiquent également la légitimité populaire. Le timing de ce message, à trois semaines du scrutin, ne semble pas anodin.
Depuis le lancement officieux de sa campagne, Paul Biya a adopté une stratégie de communication digitale soutenue, publiant régulièrement des messages sur Facebook. Ces publications, souvent courtes mais ciblées, semblent viser à maintenir sa présence dans l'espace public sans multiplier les déplacements physiques.
Le message de ce mardi s'inscrit dans cette logique de communication indirecte, où chaque mot semble pesé et chaque formule porteuse de sens pour ses partisans comme pour ses opposants.
En affirmant que "personne ne peut s'approprier le pouvoir par la force et l'intimidation", le président sortant semble vouloir se positionner en garant de la légalité démocratique. Une posture qui peut être interprétée comme une réponse aux critiques de l'opposition ou comme un avertissement à ses détracteurs.
Cette référence explicite à la démocratie intervient également dans un contexte où certains candidats, comme Issa Tchiroma Bakary, ont récemment lancé des défis directs au président sortant, l'invitant notamment à "sortir de ses palais" pour débattre.
Avec ce type de message, Paul Biya semble vouloir reprendre la main sur le narratif démocratique, se présentant implicitement comme le candidat de la stabilité institutionnelle face à ceux qui chercheraient à "s'approprier" le pouvoir par d'autres moyens.
À trois semaines du scrutin, cette communication digitale témoigne d'une stratégie électorale qui privilégie les messages codés aux grands meetings, laissant à ses supporters le soin d'interpréter et de relayer ses positions.
La campagne présidentielle camerounaise se joue désormais aussi sur les réseaux sociaux, terrain où chaque publication devient un enjeu politique à part entière.