Une lettre ouverte a été écrite au président Paul Biya. Elle porte sur une situation désastreuse. La rédaction de CamerounWeb propose le contenu de cette lettre à ses lecteurs.

Excellence Monsieur le président de République, c'est avec un cœur meurtri et apeuré que je vous écris cette correspondance dans le but de porter à votre très haute attention le calvaire et le désespoir dans lesquels vivent les populations de la région de l'Adamaoua. Cette région qui, par les prédispositions naturelles où la végétation florissante étendue sur toute la vastitude de la savane protégeant ainsi la source minérale du Cameroun tout entier, présageait à la seule condition de la nature, liberté et bonheur de vivre par ce que l'élevage et l’agriculture étaient en harmonie non seulement avec le sol, mais aussi avec le climat social.

Oui Monsieur le président de ta République, la région de l’Adamaoua d’aujourd’hui a perdu la liberté et le bonheur que procure la vie. Cette population vit actuellement dans la peur et la misère dues à l’insécurité ambiante, permanente et omniprésente qui secoue et bouleverse toute la dignité humaine.

Les prises d’otages orchestrées par des bandes organisées sèment la terreur dans les familles et endeuillent des villages. Ces prises d'otages avec demande des rançons, ont drastiquement appauvri les populations empêchant ainsi les pratiques de l’élevage et d'agriculture, les seules activités sur lesquelles ce peuple compte pour sa survie.

Plusieurs écoles d'enseignement ont fermé leurs portes par ce que ce peuple est dans l'obligation d’abandonner son village, ses champs, ses bétails, ses volailles pour des villes environnantes. Cet exode rural aggrave aujourd’hui la situation des famines et d'insécurité urbaine. Monsieur le président de la République, ce phénomène des prises et des assassinats des otages s'opèrent selon des sources fiables, en bandes organisées ayant des bases précises notamment dans les zones privées de la faune.

Excellence Monsieur le président de ta République, il est urgent de créer des bases militaires spéciales qui soient uniquement et surtout, seulement au secours de ce peuple déprimé. Le désespoir des jeunes reste une menace à la dignité et à l'intégration nationales. Cette jeunesse dont vous avez bien voulu faire « le fer de lance de la nation » est aujourd'hui abrutie, désespérée et imposée au chômage. Cette situation vient amplifier le phénomène de l’insécurité physique et moral de toute la population entière.

Il est impératif, Monsieur le Président, de procéder à un recrutement spécial dans la fonction publique de 5 000 jeunes ressortissants de cette région emprise au calvaire (…). L'implication des jeunes de cette région dans le nouveau gouvernement que vous voudriez bien mettre en place et dans les entreprises et sociétés de l'État est une urgence politique et un acte justice et de la cohésion sociale pour notre pays qui plus que jamais, a besoin des paix et de Ia solidarité nationale pour la sauvegarde son unité.