Révélations exclusives de Jeune Afrique sur la stratégie de l'héritier présumé. Alors que la campagne présidentielle bat son plein au Cameroun, Franck Biya, l'aîné du chef de l'État et longtemps présenté comme son successeur naturel, adopte un profil bas surprenant. Selon les informations exclusives obtenues par Jeune Afrique, le quinquagénaire réservé, réputé proche de Samuel Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil, a délibérément choisi de ne pas s'afficher pendant cette période électorale cruciale. Un retrait stratégique qui interroge sur ses ambitions futures et révèle les subtilités de la succession au sommet de l'État.
L'une des révélations les plus surprenantes de l'enquête de Jeune Afrique concerne la mise en sommeil du mouvement des "Frankistes". Ce réseau informel, constitué autour du fils aîné du président et destiné à porter une hypothétique future ambition présidentielle, a été volontairement désactivé pour la durée de la campagne.
Cette décision, rapporte Jeune Afrique, s'inscrit dans une stratégie plus large d'effacement temporaire de toute personnalité susceptible de faire de l'ombre au président-candidat. Franck Biya, conscient des enjeux, préfère éviter toute polémique qui pourrait être interprétée comme une tentative de capitalisation prématurée sur l'héritage politique paternel.
Jeune Afrique révèle également un détail significatif : les amis de Franck Biya au gouvernement ne se sont pas empressés de "labourer le terrain" pour faire réélire Paul Biya. Cette attitude contrastée témoigne d'un positionnement délicat de l'entourage du fils présidentiel, partagé entre loyauté filiale et ambitions politiques personnelles.
Le cas le plus emblématique, selon les informations exclusives de Jeune Afrique, est celui d'Alamine Ousmane Mey, ministre de l'Économie. Réputé proche de la mouvance "Frankiste", ce dernier "évite soigneusement de se montrer" pendant la campagne. Le 25 août dernier, il n'a notamment pas accompagné la délégation ministérielle conduite par Louis Paul Motaze en mission à Maroua, dans l'Extrême-Nord, pourtant région d'origine de sa famille.
L'enquête de Jeune Afrique dresse le portrait d'un Franck Biya "réservé", conscient que sa simple présence publique pourrait alimenter les spéculations sur la succession présidentielle. Cette discrétion contraste avec l'agitation habituelle des périodes pré-électorales camerounaises, où chaque apparition est scrutée et analysée.
Selon Jeune Afrique, ce retrait calculé révèle une maturité politique certaine. Le fils du président semble avoir compris que toute surexposition pourrait être contre-productive, tant pour la campagne de son père que pour ses propres ambitions futures.
Les révélations de Jeune Afrique mettent également en lumière le rôle de Samuel Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil, présenté comme proche de Franck Biya. Cette alliance stratégique au cœur de l'appareil d'État pourrait s'avérer déterminante dans la perspective d'un éventuel changement générationnel au sommet du pouvoir.
Cette proximité, rapporte Jeune Afrique, n'est pas anodine dans l'architecture complexe des alliances palatiales. Elle témoigne d'une préparation discrète mais méthodique de l'après-Paul Biya, même si cette échéance reste encore lointaine.
L'analyse exclusive de Jeune Afrique suggère que ce retrait de Franck Biya et de ses soutiens n'est que temporaire. Il s'agit d'une stratégie d'attente, visant à éviter toute interférence dans la campagne présidentielle tout en préservant les positions acquises pour l'avenir.
Cette prudence révèle la complexité des équilibres internes au sein du régime camerounais, où chaque geste est pesé et où la question successorale, bien que non officiellement ouverte, influence déjà les comportements politiques.
Selon les informations recueillies par Jeune Afrique, cette mise en sommeil des ambitions "Frankistes" pourrait n'être qu'une parenthèse. La réélection de Paul Biya acquise, les différentes factions en présence pourraient retrouver leur liberté de manœuvre et réactiver leurs réseaux respectifs.
Cette perspective explique en partie l'attitude expectante des proches de Franck Biya, qui préfèrent préserver leurs forces pour les batailles à venir plutôt que de s'exposer inutilement pendant cette campagne présidentielle où l'issue ne fait guère de doute.