Le prêt d’André Onana à Trabzonspor a déclenché au Cameroun une vague d’euphorie orchestrée par certains relais médiatiques qui veulent faire croire à une ascension. Comme si quitter Manchester United pour la Süper Lig turque était une consécration. La vérité est toute autre : ce mouvement sonne davantage comme un recul que comme un pas en avant.

Car un prêt, surtout quand il s’agit de Manchester United, n’est jamais anodin. C’est l’aveu d’un malaise, parfois même d’un échec. Le club anglais, qui avait mis 55 millions d’euros sur lui en 2023, ne le considère plus comme un élément incontournable. Le choix de l’envoyer en Turquie illustre cruellement la chute de statut d’un gardien qui, il y a encore quelques temps , disputait les plus grandes affiches de Premier League.

Qu’on ne s’y trompe pas : Trabzonspor est un club respecté, porté par une ferveur incroyable, mais il n’a pas le poids, ni l’exposition, ni le prestige de Manchester United.

Il faut aussi tordre le cou à une autre illusion : celle de l’argent. Une certaine presse camerounaise a affirmé qu’Onana allait doubler son salaire et toucher des sommes vertigineuses. Faux. Les chiffres réels montrent que son revenu à Trabzonspor ne diffère pas fondamentalement de ce qu’il percevait déjà à Manchester United.

Ce prêt doit donc être compris pour ce qu’il est : une piqûre de rappel. Onana a encore une carrière à défendre, mais celle-ci ne se jouera pas dans les studios de télévision ni dans les polémiques stériles avec la Fédération. Elle se jouera sur le terrain, dans ses gants, dans sa capacité à redevenir ce gardien décisif, sobre et fiable.
Le Cameroun n’attend pas des débats sur son salaire. Le Cameroun attend des arrêts, des clean sheets, un leader dans ses cages.