Actualités of Thursday, 11 September 2025

Source: www.camerounweb.com

Maurice Kamto claque la porte : "Où était le consensus quand ma candidature fut rejetée ?"

Maurice Kamto Maurice Kamto

Le président du MRC refuserait catégoriquement de recevoir les candidats de l'opposition qui le sollicitent pour une candidature consensuelle. Dans ses confidences à ses proches, il dénonce l'absence de solidarité lors du rejet de sa candidature par le Conseil constitutionnel. Une position ferme qui interroge sur l'avenir des alliances oppositionnelles.

Selon des sources proches de Maurice Kamto, citées par le journaliste Bruno Bidjang, le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) ne décolère pas. Dans ses confidences à son entourage, il revient amèrement sur les circonstances du rejet de sa candidature par le Conseil constitutionnel.

"Si l'opposition avait réellement été solidaire, tous les autres candidats auraient dû se retirer en signe de soutien", confie-t-il à ses proches. Une attente qui est restée lettre morte, aucun candidat n'ayant choisi cette voie pour protester contre ce qu'il considère comme une décision arbitraire.
Des sollicitations tardives qui agacent

Aujourd'hui, l'ancien ministre d'État se dit agacé par les multiples sollicitations téléphoniques des mêmes candidats qui l'ignoraient hier. "Pourquoi ces mêmes candidats me harcèlent-ils au téléphone pour parler d'une candidature consensuelle ? Où était le consensus quand ma candidature fut rejetée ?", s'interroge-t-il avec amertume.

Cette question révèle toute la frustration de Maurice Kamto face à ce qu'il perçoit comme un opportunisme de dernière minute de la part de ses anciens alliés potentiels.

Malgré les efforts déployés par son entourage pour le convaincre de recevoir au moins un candidat, Maurice Kamto est resté inflexible. "Tout a été mis en œuvre pour qu'il accepte au moins de recevoir un candidat. Mais le militant du Manidem est resté ferme : niet !", révèle une source proche du dossier.
Cette position tranche avec les spéculations récentes évoquant d'éventuelles rencontres entre le président du MRC et les candidats du Grand Nord, notamment Bello Bouba Maigari et Issa Tchiroma Bakary.


L'attitude de Maurice Kamto soulève une question fondamentale sur le fonctionnement de l'opposition camerounaise. Comme le souligne l'observateur politique Bruno Bidjang : "Pourquoi doit-on attendre l'ok d'un militant du Manidem pour entamer des échanges entre le MRC et les autres formations politiques d'opposition ?"


Cette interrogation met en lumière les enjeux de leadership au sein de l'opposition et la difficulté à construire des alliances durables en l'absence de Maurice Kamto sur l'échiquier électoral.
Des conséquences sur la recomposition oppositionnelle
Le refus catégorique de Maurice Kamto de s'engager dans toute démarche consensuelle pourrait avoir des répercussions importantes sur la stratégie de l'opposition. Sans son aval ou sa participation, les autres formations politiques devront composer leurs alliances sans compter sur l'apport potentiel de la base militante du MRC.


Cette situation illustre la fragmentation persistante de l'opposition camerounaise, incapable de surmonter les ego et les rancœurs personnelles pour présenter un front uni face au pouvoir en place.

La position de Maurice Kamto peut être interprétée sous deux angles. D'une part, elle exprime une amertume légitime face à l'isolement qu'il a vécu lors du rejet de sa candidature. D'autre part, elle pourrait relever d'un calcul politique visant à préserver son leadership pour de futurs échéances électorales.
Quoi qu'il en soit, cette fermeture du dialogue illustre les difficultés structurelles de l'opposition camerounaise à construire des alliances stables et efficaces, un défi récurrent qui pourrait une fois de plus profiter au parti au pouvoir.