L'interdiction faite au président de la FECAFOOT d'accéder aux vestiaires de l'équipe nationale suscite une vive polémique. Pour cette rédaction, cette mesure imposée par le ministère des Sports constitue une humiliation sans précédent envers celui qui a le plus contribué au rayonnement du football camerounais à travers le monde. Analyse d'une controverse qui divise le pays.
LE DOSSIER DE LA REDACTION
Eto’o et le Cameroun : une histoire d’amour qu’aucun ministre ne peut briser
On a appris avec stupeur que, sous l’impulsion du ministre des Sports Mouelle Kombi, une clause a été introduite dans le contrat de Marc Brys interdisant à Samuel Eto’o, président de la FECAFOOT, d’entrer dans les vestiaires des Lions Indomptables. Une telle disposition est non seulement absurde, mais constitue une humiliation inédite dans l’histoire du football mondial.
Dieu merci, Samuel Eto’o n’était pas présent dans le vestiaire lors de la défaite à Praia. Sans quoi, les détracteurs auraient immédiatement utilisé ce prétexte pour l’accuser d’avoir démotivé les joueurs.
Mais interdire à Eto’o l’accès aux vestiaires des Lions, c’est comme interdire à Mouelle Kombi de pénétrer dans un amphithéâtre de droit, ou empêcher Roger Milla d’entrer dans un stade au cameroun. C’est une absurdité totale.
Car que l’on veuille l’admettre ou non, le Cameroun doit une grande partie de sa renommée mondiale à Samuel Eto’o. Ses exploits sportifs ont davantage fait rayonner le nom de notre pays que des décennies de diplomatie officielle. Partout dans le monde, lorsqu’on parle du Cameroun, le nom qui revient spontanément est celui d’Eto’o. Il a porté haut le drapeau camerounais sur les plus grandes scènes sportives, sauvant parfois même l’image et la dignité de nos compatriotes à l’étranger.
En matière de football, Eto’o est l’officier au grade le plus élevé en Afrique. Et cela, il ne le doit à personne, ni à un décret ministériel, ni à un coup de chance. C’est le fruit de son travail acharné, de son sacrifice et de sa passion. Qu’on l’aime ou non, qu’on le critique ou non, la majorité des Camerounais lui sont reconnaissants et l’acclament partout où il passe. Même dans les moments de deuil, la simple apparition d’Eto’o suffit à redonner espoir et dignité.
À Praia, chaque pas de la délégation camerounaise était accompagné par une question des Capverdiens : « Où est Samuel Eto’o ? Pourquoi n’a-t-il pas fait le déplacement ? » Cela prouve que même au-delà de nos frontières, Eto’o reste l’incarnation de notre football.
Il est impensable que Mouelle Kombi puisse se réserver le droit d’entrer dans les vestiaires des Lions Indomptables, mais pas Eto’o. Même s’il n’était pas président de la FECAFOOT, il en a le droit moral et légitime : plus de vingt ans de service, de victoires, de blessures, de sacrifices pour cette équipe nationale.
Chercher à humilier Samuel Eto’o dans le domaine du football, c’est s’attaquer à l’essence même de ce sport au Cameroun. On peut lui reprocher bien des choses ailleurs, mais pas dans ce domaine où il demeure une figure indissociable.
En réalité, cette cabale contre lui est contreproductive et même dangereuse. Elle ne salit pas seulement son nom, elle fragilise l’image des Lions Indomptables, elle divise les Camerounais et elle expose notre équipe à une malédiction sportive et morale. Samuel Eto’o a donné sa vie pour cette équipe. Le nier, l’humilier ou le marginaliser, c’est scier la branche sur laquelle repose encore le prestige de notre football.
Il est temps d’arrêter cette sorcellerie politique et de ramener Eto’o là où il doit être : au cœur du vestiaire, aux côtés des Lions. Non pas par privilège, mais par devoir de mémoire et par respect pour l’histoire. #KAMERFOOT