Actualités of Monday, 8 September 2025

Source: www.camerounweb.com

Paul Biya: une mauvaise nouvelle tombe à la dernière minute la balle dans le camp des 11

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À un mois du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025, l'organisation de la société civile "237 Socialistes et démocrates" lance un appel solennel aux onze candidats d'opposition pour qu'ils s'unissent face à Paul Biya. Dans une correspondance adressée le 4 septembre à tous les prétendants anti-Biya, cette structure dirigée par Jean Robert Wanko estime qu'un candidat consensuel constitue la seule voie crédible pour mettre fin à plus de quatre décennies de pouvoir du président sortant.

Yaoundé - L'union fait-elle la force ? C'est en tout cas le pari de l'organisation "237 Socialistes et démocrates" qui tente un ultime rapprochement des candidats d'opposition à moins d'un mois de l'élection présidentielle du 12 octobre 2025.


Dans une correspondance intitulée "Élection présidentielle du 12 octobre 2025, information et prise de contact", le coordinateur général Jean Robert Wanko s'est adressé individuellement aux onze candidats opposés à Paul Biya. Parmi les destinataires figurent des personnalités aux profils variés : Akere Muna, Cabral Libii, Hiram Samuel Iyodi, Bello Bouba Maigari, Caxton Ateki Seta, Pierre Kwemo, Patricia Tomaïno Ndam Njoya, Jacques Bougha Hagbe, Josua Osih, Issa Tchiroma Bakary et Serge Espoir Mtomba.


L'organisation, spécialisée dans la promotion de la démocratie et des droits humains, ne mâche pas ses mots : "Le seul enjeu de cette élection est le départ de Paul Biya et de son régime, car le Cameroun ne peut se construire tant que ce système reste en place."


Pour justifier cette démarche exceptionnelle, "237 Socialistes et démocrates" dresse un tableau sombre de la situation camerounaise. "Le Cameroun traverse une crise politique, sociale et morale d'une gravité inédite", affirme l'organisation dans son appel à la mobilisation citoyenne joint à la correspondance.
Selon cette analyse, le régime de Paul Biya aurait, en plus de quarante ans de pouvoir, "verrouillé les institutions, étouffé les libertés fondamentales et confisqué l'avenir de millions de citoyens". L'organisation dénonce également un "système électoral opaque, partial et taillé sur mesure pour perpétuer le statu quo" ainsi que des "institutions censées garantir la transparence et l'impartialité du processus démocratique discréditées par leur soumission au pouvoir".


Au-delà des aspects politiques, l'organisation pointe du doigt une "situation économique catastrophique, marquée par un chômage endémique qui frappe particulièrement la jeunesse, condamnée à l'errance ou à l'exil faute de perspectives".


Le diagnostic s'étend aux infrastructures : "Les infrastructures routières sont délabrées, les structures sanitaires insuffisantes et vétustes, et l'insalubrité urbaine témoigne de l'abandon des politiques publiques de base." Cette situation, conclut l'organisation, "nourrit la défiance, la résignation et l'exaspération des forces vives du pays".

L'initiative de "237 Socialistes et démocrates" intervient alors que le parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), vient de finaliser la désignation des responsables de ses équipes de campagne dans les dix régions du pays. Une machine électorale rodée qui contraste avec la dispersion des forces d'opposition.

"En rangs dispersés, l'opposition aura du mal à évincer Paul Biya", reconnaît l'organisation, qui mise sur un sursaut unitaire pour inverser le rapport de forces.


Cette tentative d'union n'est pas sans rappeler d'autres initiatives similaires lors des scrutins précédents, qui n'avaient pas abouti à des regroupements significatifs. La multiplicité des ego, des programmes et des ambitions personnelles constitue traditionnellement un frein majeur à de telles convergences.

La question se pose de savoir si les onze candidats concernés accepteront de sacrifier leurs ambitions individuelles sur l'autel d'un projet commun, et surtout selon quelles modalités pratiques une telle union pourrait se concrétiser à si peu de temps du scrutin.

Avec le scrutin prévu dans moins d'un mois, le temps presse pour d'éventuelles négociations. Les candidatures sont déjà validées, les programmes publiés, et les premières activités de campagne ont débuté. Dans ce contexte, un retrait volontaire de certains candidats au profit d'un candidat unique semble complexe à orchestrer.


Néanmoins, l'initiative de "237 Socialistes et démocrates" a le mérite de poser publiquement la question de l'efficacité de la dispersion des voix d'opposition face à un candidat sortant bénéficiant de tous les avantages du pouvoir en place.
Vers une réponse des candidats ?

L'organisation "237 Socialistes et démocrates" a en tout cas lancé un pavé dans la mare de la campagne présidentielle, posant crûment la question de l'unité comme condition sine qua non d'une alternance démocratique au Cameroun.
Reste à savoir si cet appel trouvera un écho favorable auprès de candidats habitués à mener leurs propres combats politiques, ou s'il restera lettre morte dans les tiroirs de l'histoire électorale camerounaise.