La volte-face du sous-préfet de Bertoua révèle l'ampleur de la crise institutionnelle et l'influence occulte de certains dirigeants sportifs
En moins de 24 heures, un simple événement sportif a mis à nu les failles béantes de l'État camerounais. L'interdiction puis l'autorisation express des Assemblées Générales Électives des Ligues de Football de l'Est et de l'Adamaoua par le sous-préfet de Bertoua 1er ne relève plus du simple cafouillage administratif. Cette capitulation en rase campagne révèle une vérité plus inquiétante : celle d'un État otage de ses propres compromissions, incapable de faire respecter sa propre autorité face à une fédération sportive.
Derrière cette humiliation publique se dessinent les contours d'une crise institutionnelle majeure où certains dirigeants semblent disposer d'un pouvoir de nuisance suffisant pour faire plier l'administration. Un phénomène qui interroge sur la solidité des fondements républicains et pose une question cruciale : qui gouverne réellement le Cameroun ?
QUAND L’ÉTAT SE PLIE FACE À LA FECAFOOT : UNE HUMILIATION NATIONALE
Le spectacle offert à Bertoua ces derniers jours dépasse le simple cadre sportif. En moins de 24 heures, le sous-préfet de Bertoua 1er a interdit puis autorisé l’organisation des Assemblées Générales Électives des Ligues Départementales de Football de l’Est et de l’Adamaoua. Une volte-face qui traduit non pas la souplesse de l’administration, mais l’humiliation d’un État désarmé face à une fédération sportive.
L’autorité de l’État repose sur la cohérence et la constance de ses décisions. Or, lorsqu’un représentant de l’administration locale se dédit en si peu de temps, la perception qui s’impose est celle d’un gouvernement affaibli, influençable, incapable de défendre la légalité républicaine. C’est une défaite symbolique, mais lourde de conséquences.
Derrière ce théâtre se cache un nom : Mon Nyandom. Un homme dont l’ombre plane sur les hautes sphères, au point que plusieurs responsables politiques seraient prêts à rompre les rangs pour le protéger. La rumeur est glaçante : Mon Nyandom aurait menacé de faire tomber avec lui certains ministres en révélant des dossiers compromettants. Résultat : le gouvernement lui-même devient prisonnier de ses propres compromissions.
L’affaire dépasse donc le football. Elle met à nu une vérité dérangeante : au Cameroun, certains responsables privilégient leurs intérêts personnels et leur survie politique au détriment de l’État. Quand le Président d'une fédération peut dicter sa loi à des autorités administratives, c’est le signe que l’État est miné de l’intérieur.
Les conséquences sont claires :
●L’autorité de l’État est sapée, car ses représentants apparaissent comme faibles et manipulés.
●La crédibilité du gouvernement est entamée, tant aux yeux des citoyens que des partenaires extérieurs.
●Le système politique se fragilise, rongé par la peur du chantage et par la trahison de ses propres serviteurs.
Ce bras de fer n’est pas seulement un conflit entre le gouvernement et la FECAFOOT. C’est un miroir tendu à la République : jusqu’où ira la compromission ? À quel moment l’État retrouvera-t-il la force de défendre sa souveraineté face aux influences occultes ?
Car si le football devient le terrain où l’État se fait dicter la loi, qu’adviendra-t-il demain des autres secteurs vitaux ?