Actualités of Saturday, 6 September 2025

Source: www.camerounweb.com

Cameroun : Comment Paul Biya instrumentalise les légendes du football pour sa campagne

Paul Biya Paul Biya

Les révélations exclusives de Jeune Afrique dans les déclinaisons locales des comités de campagne de Paul Biya dévoilent une stratégie sophistiquée de récupération politique des légendes du football camerounais. Samuel Eto'o et Joseph-Antoine Bell ne sont que la partie visible d'un dispositif plus large visant à mobiliser l'influence des anciens Lions Indomptables.


Jeune Afrique a découvert que l'enrôlement des anciens footballeurs dans la campagne présidentielle ne relève pas du hasard. Selon nos informations exclusives, cette stratégie s'appuie sur un calcul politique précis : exploiter la popularité intacte des héros sportifs pour crédibiliser un régime vieillissant auprès des jeunes générations.


Les documents exclusifs consultés par Jeune Afrique révèlent que Samuel Eto'o figure officiellement comme vice-président de l'équipe de campagne à Ngambé, son village natal dans le Littoral. Cette nomination stratégique permet au RDPC de bénéficier de l'aura de l'ancien capitaine des Lions sur ses terres d'origine, créant un effet d'entraînement local.

Jeune Afrique a retracé l'évolution du positionnement politique de Samuel Eto'o, révélant une trajectoire qui interroge sur ses véritables motivations. Nos investigations exclusives montrent qu'en juin 2024, via un message Facebook, l'actuel président de la Fecafoot réitérait déjà son soutien à Paul Biya pour 2025, tout en rejetant catégoriquement les rumeurs sur ses propres ambitions présidentielles.


Cette révélation exclusive de Jeune Afrique prend un relief particulier quand on sait qu'il y a un an encore, on prêtait à Eto'o des ambitions présidentielles. Le retournement semble avoir coïncidé avec sa consolidation à la tête de la Fecafoot, suggérant un échange de bons procédés entre l'icône sportive et le pouvoir en place.


Les informations exclusives obtenues par Jeune Afrique révèlent également la présence de Joseph-Antoine Bell dans l'équipe de campagne de Ngambé. L'ancien gardien légendaire, aujourd'hui consultant reconnu, apporte sa crédibilité technique et sa respectabilité à la cause présidentielle.
Jeune Afrique a appris que Bell avait déjà manifesté publiquement son alignement sur les positions gouvernementales en décembre 2019, saluant notamment le code des pouvoirs régionaux et locaux. Cette révélation exclusive montre une conversion politique antérieure à la campagne actuelle, suggérant un engagement mûrement réfléchi.


Selon les enquêtes exclusives menées par Jeune Afrique, l'engagement politique des légendes du football divise profondément les supporters camerounais. Déjà en 2018, la sortie publique d'Eto'o en faveur de Paul Biya avait provoqué une polémique majeure, certains fans allant jusqu'à le qualifier de "traître".
Jeune Afrique a constaté que cette fracture perdure aujourd'hui, créant un débat sur la légitimité des sportifs à s'engager politiquement. Cette révélation exclusive illustre les risques que prennent ces anciennes gloires en associant leur image à un camp politique.


Les informations exclusives de Jeune Afrique révèlent que l'engagement d'Eto'o en faveur du régime lui a ouvert des portes stratégiques. En 2018, il avait joué un rôle d'intermédiaire entre Paul Biya et Ahmad Ahmad, alors président de la CAF, pour maintenir l'organisation de la CAN 2019 au Cameroun.
Jeune Afrique a appris qu'en retour de cette intervention, Eto'o avait bénéficié de "l'onction du chef de l'État" qui lui avait notamment permis de briguer avec succès la tête de la Fecafoot. Cette révélation exclusive dévoile les mécanismes concrets de l'échange politique entre l'ancien footballeur et le pouvoir.


Selon les analyses exclusives de Jeune Afrique, le recours aux légendes sportives s'inscrit dans une stratégie plus large de rajeunissement de l'image présidentielle. En s'appuyant sur des figures intergénérationnelles comme Eto'o et Bell, le RDPC tente de toucher à la fois les nostalgiques des grandes heures du football camerounais et les jeunes admirateurs de ces icônes.
Jeune Afrique a découvert que cette approche permet au parti au pouvoir de contourner la défiance traditionnelle des jeunes envers la classe politique classique. Les anciens footballeurs servent de "passeurs" entre le régime et une jeunesse souvent critique.


Malgré son apparente efficacité, les révélations exclusives de Jeune Afrique soulignent les limites de cette stratégie. L'engagement politique des sportifs peut se retourner contre eux en cas d'échec électoral ou de désillusion populaire.


Jeune Afrique a observé que cette instrumentalisation pose également des questions sur l'indépendance du sport camerounais. Quand le président de la Fecafoot devient ouvertement militant du parti au pouvoir, la neutralité de l'institution sportive devient problématique.


Les investigations exclusives de Jeune Afrique révèlent que cette stratégie de récupération des légendes sportives pourrait inspirer d'autres régimes africains. L'utilisation de l'influence des anciennes gloires pour légitimer le pouvoir représente un soft power particulièrement efficace dans des sociétés où le sport occupe une place centrale.


Cette révélation exclusive illustre comment le sport, supposé apolitique, devient un instrument de communication politique sophistiqué, transformant les héros sportifs en ambassadeurs involontaires ou complices d'un système qu'ils contribuent à perpétuer.