Alors que la capitale célébrait encore la victoire éclatante des Lions Indomptables face à l'Eswatini, un grave accident de la circulation a brutalement rappelé la réalité des dangers de nos routes. Un conducteur de mototaxi lutte actuellement pour sa vie à l'Hôpital Central après avoir été percuté par un véhicule dont la conductrice a tenté de fuir.
Les klaxons résonnaient encore dans les rues de Yaoundé. Les supporters rentraient chez eux, le cœur léger après la démonstration de force des Lions Indomptables contre l'Eswatini (3-0). Mais vers 19h30, à l'intersection entre Tropicana et Mbog Abang, l'euphorie a cédé la place au drame.
Un motocycliste, père de famille selon les premiers témoignages, effectuait sa dernière course de la journée lorsque sa trajectoire a croisé celle d'un véhicule conduit par une femme. L'impact, d'une violence inouïe, a projeté la victime sur plusieurs mètres.
Face à l'ampleur du choc et à l'état critique de sa victime, la réaction de la conductrice a glacé les témoins présents. Au lieu de porter secours au blessé gisant au sol, elle a choisi de redémarrer son véhicule et de tenter de quitter les lieux.
Une fuite éperdue qui n'aura duré que quelques minutes. Des agents des forces de l'ordre, positionnés non loin du lieu de l'accident, ont rapidement intercepté la fuyarde. Elle a été immédiatement mise à disposition des services de police pour les besoins de l'enquête.
L'état du motocycliste, transporté en urgence vers l'Hôpital Central, demeure préoccupant. Les premiers bilans médicaux font état de multiples fractures aux jambes et d'importantes hémorragies au niveau du visage.
Les équipes de traumatologie de l'hôpital central ont pris en charge la victime dès son arrivée. Selon nos sources hospitalières, plusieurs interventions chirurgicales pourraient être nécessaires pour stabiliser l'état du patient.
Ce nouvel accident mortel vient s'ajouter à la longue liste des drames routiers qui endeuillent régulièrement la capitale camerounaise. Entre l'indiscipline généralisée, l'état défaillant de certains véhicules et l'insuffisance des infrastructures, nos routes continuent de faucher des vies.
L'approche de la rentrée scolaire rend cette situation d'autant plus préoccupante. Les rues de Yaoundé vont bientôt retrouver leur densité habituelle, multipliant les risques de nouveaux drames si rien n'est fait.
Si les conducteurs de mototaxis sont souvent pointés du doigt pour leur conduite parfois hasardeuse, ils restent néanmoins les principales victimes de l'insécurité routière. Contraints d'évoluer au milieu d'un trafic anarchique, sur des routes souvent mal entretenues, ils paient un lourd tribut à cette situation.
L'accident de jeudi soir illustre parfaitement cette vulnérabilité. Face à un véhicule quatre roues, le motocycliste n'avait aucune chance de s'en sortir indemne.
Alors que Yaoundé savourait encore sa soirée de liesse sportive, ce drame routier rappelle brutalement nos priorités. Au-delà des célébrations légitimes, c'est bien la sécurité de nos concitoyens qui devrait mobiliser toutes les énergies.
La justice devra maintenant faire son travail pour établir les responsabilités dans cet accident. Mais au-delà du cas individuel, c'est bien une politique globale de sécurité routière qui s'impose pour éviter que de nouveaux drames viennent endeuiller nos familles.