Une enquête exclusive de Jeune Afrique révèle l'ampleur de la corruption orchestrée par le géant anglo-suisse entre 2011 et 2018. Des agents de la SNH, de la Sonara et des responsables politiques auraient touché des dessous-de-table pour favoriser les opérations du groupe dans le secteur pétrolier camerounais.
L'affaire Glencore au Cameroun prend une nouvelle dimension avec les révélations exclusives de Jeune Afrique sur l'ampleur de la corruption qui a gangrené les contrats pétroliers du groupe anglo-suisse. Entre 2011 et 2018, pas moins de 7 milliards de francs CFA auraient été versés sous forme de pots-de-vin à des agents publics et des responsables politiques locaux.
Selon les informations exclusives obtenues par Jeune Afrique, les dessous-de-table ont concerné plusieurs institutions stratégiques du secteur énergétique camerounais. Des agents de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), l'organisme public chargé de la gestion des ressources pétrolières du pays, auraient été les principaux bénéficiaires de ce système corruptif.
La Société nationale de raffinage (Sonara), fleuron de l'industrie pétrolière camerounaise, n'a pas été épargnée par ces pratiques. Ses responsables auraient également perçu des sommes importantes pour faciliter les opérations de Glencore dans le pays, révèle l'enquête de Jeune Afrique.
Plus grave encore, l'investigation exclusive de Jeune Afrique met en lumière l'implication de responsables politiques locaux dans ce vaste système de corruption. Ces derniers auraient touché leur part des 7 milliards de F CFA distribués par Glencore pour s'assurer de conditions d'exploitation favorables.
Cette révélation de Jeune Afrique confirme les soupçons qui planaient depuis longtemps sur les méthodes d'intervention du géant du négoce dans les pays africains. En 2022, Glencore avait déjà été condamnée par la justice américaine et britannique pour corruption d'agents publics, notamment en Afrique.
L'enquête exclusive de Jeune Afrique révèle que Glencore aurait utilisé des mécanismes sophistiqués de surfacturation dans ses contrats pétroliers camerounais. Cette technique permettait au groupe de dégager des marges supplémentaires tout en finançant le système corruptif mis en place.
Ces pratiques, dévoilées par Jeune Afrique, s'inscrivent dans une stratégie plus large du groupe pour s'implanter durablement sur le continent africain. Le Cameroun rejoint ainsi la longue liste des pays où Glencore fait l'objet de poursuites pour corruption.
Les révélations de Jeune Afrique expliquent pourquoi le fisc camerounais réclame aujourd'hui près de 19,5 millions de dollars à Glencore. Cette sanction, qui porte sur la période 2011-2018, correspond précisément à la période durant laquelle les pots-de-vin auraient été versés.
Le groupe, contacté par Jeune Afrique, se contente de dénoncer des "allégations infondées" sans pour autant nier les faits révélés. Cette stratégie de défense minimaliste contraste avec l'ampleur des révélations exclusives de Jeune Afrique sur ce dossier explosif.
Ces révélations exclusives de Jeune Afrique risquent de provoquer un véritable séisme politique au Cameroun. L'identification des responsables politiques impliqués dans ce scandale pourrait ébranler l'establishment camerounais et relancer le débat sur la transparence dans la gestion des ressources pétrolières.
L'enquête de Jeune Afrique met également en lumière les failles du système de contrôle des contrats pétroliers au Cameroun, où la corruption semble avoir été érigée en mode de fonctionnement standard par certains acteurs du secteur énergétique.