Une visite éclair et énigmatique au Cap-Vert soulève des questions sur l'utilisation des fonds publics et l'ingérence du MINSEP dans la gestion des Lions Indomptables.
Cyrille Tollo et François Omam Biyick ont effectué une visite éclair — et surtout énigmatique — à Praia, capitale du Cap-Vert, en fin de semaine dernière. Une présence qui intrigue, et pour cause : la FECAFOOT avait déjà, comme à l'accoutumée, dépêché son agent de liaison en mission avancée pour les repérages logistiques liés au déplacement des Lions Indomptables. Alors, que faisaient donc ces deux messieurs à Praia ?
Le conseiller technique numéro 2 du MINSEP, Cyrille Tollo Batoum, et l'un des superviseurs du staff technique de la sélection, la légende François Omam Biyick, n'étaient-ils pas tout simplement en villégiature, aux frais du contribuable camerounais ? Car dans les faits, leur déplacement ne semble avoir eu aucun objectif clair, sinon celui — une fois de plus — de se livrer à une opération bien huilée de dilapidation des fonds publics.
Selon nos informations, une source à Douala nous avait alertés il y a une semaine après avoir aperçu Tollo et Omam Biyick à l'aéroport international, en partance pour l'étranger. Par souci de rigueur journalistique, nous avons attendu de confirmer l'objet de leur voyage. Aujourd'hui, le mystère est levé — et l'indignation aussi.
Il est de plus en plus évident que le MINSEP, sous l'égide de Narcisse Mouelle Kombi, tient absolument à s'ingérer dans la gestion de la sélection nationale fanion. Une intrusion qui frôle parfois le sabotage. Pour rappel, Cyrille Tollo n'en est pas à son coup d'essai : en juin 2024 à Luanda, il avait tenté de détourner l'hôtel initialement réservé par la FECAFOOT. Et en septembre de la même année à Kampala, il avait réussi l'exploit de loger la délégation camerounaise… à plus de deux heures de route du stade !
Heureusement, pour Praia, la FECAFOOT avait pris les devants : tout était déjà bouclé avant même que le tandem Tollo-Omam ne foule le sol cap-verdien. Cette anticipation a probablement permis d'éviter un nouveau fiasco.
L'argent du Cameroun continue pourtant de souffrir entre les mains de certains responsables du MINSEP, visiblement plus préoccupés par les avantages personnels que par l'intérêt de la nation.
Mais au fond, quel est réellement le rôle d'un conseiller technique au ministère des Sports ? Est-il de se substituer à la FECAFOOT dans l'organisation logistique des matches ? Est-il de voyager sans justification claire, en multipliant les missions aux frais du contribuable ?
Le bon sens aurait voulu que François Omam Biyick soit plutôt envoyé en mission d'observation en Île Maurice, où va se jouer le match Maurice vs Cap-Vert — match dont l'analyse aurait pu être utile au coach Marc Brys en vue de la préparation du déplacement des Lions à Praia.
Mais hélas, à l'heure actuelle, l'obsession semble être ailleurs : contrôler, parasiter, profiter — et faire payer l'État. Cette énième mission fantôme illustre parfaitement les dysfonctionnements qui minent la gestion du football camerounais, où les intérêts personnels semblent primer sur l'efficacité et la bonne gouvernance des deniers publics.