L'arbitraire a un prix : 25 000 FCFA pour la liberté !
Le Collectif Sylvain SOUOP tire la sonnette d'alarme sur une situation préoccupante qui révèle les dysfonctionnements du système judiciaire camerounais. Dix personnes, considérées comme des prisonniers politiques, demeurent en garde à vue au Commissariat Central n°1 (CC1) de Yaoundé, leur présentation devant le parquet étant conditionnée par le versement d'une somme de 25 000 francs CFA.
Selon les informations recueillies par le Collectif Sylvain SOUOP, les autorités policières justifient cette exigence financière par la nécessité de "réparer" un téléphone qui aurait été saisi lors des arrestations. Cette demande, formulée sans la moindre pièce justificative ou reçu officiel, soulève de nombreuses interrogations sur la transparence des procédures judiciaires en cours.
"Les dix personnes injustement détenues au CC1 ne seront pas présentées au parquet aujourd'hui uniquement à cause de cette demande d'argent", dénonce le collectif dans un communiqué rendu public.
Cette affaire met en lumière ce que les défenseurs des droits de l'homme qualifient de "marchandisation de la justice". Après l'épuisement supposé des fonds alloués aux arrestations et aux frais de procédure, les forces de l'ordre se tournent vers les familles des détenus pour financer des actes qui relèvent pourtant de leurs compétences régaliennes.
"C'est l'illustration parfaite du système qui se met en place : un chantage aux frais de justice pour des innocents condamnés à prolonger une détention illégale", s'indigne le Collectif Sylvain SOUOP.
Cette situation constitue une violation flagrante des droits fondamentaux des personnes détenues. Le maintien en garde à vue conditionné par le versement d'une somme d'argent transforme la liberté en marchandise et remet en question les principes de base de l'État de droit.
Les dix détenus se trouvent ainsi victimes d'un système où "la liberté a désormais un prix", une pratique qui s'apparente à de l'extorsion institutionnelle selon les observateurs des droits humains.
Face à cette dérive, le Collectif Sylvain SOUOP appelle l'opinion publique nationale et internationale à se mobiliser pour dénoncer ces pratiques et exiger la libération immédiate des dix personnes détenues arbitrairement.
Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de tensions politiques et de restrictions des libertés fondamentales, soulevant des questions cruciales sur l'indépendance de la justice et le respect de l'État de droit au Cameroun.
Les organisations de défense des droits de l'homme continuent de surveiller étroitement l'évolution de cette situation et appellent les autorités compétentes à intervenir pour faire cesser ces pratiques contraires aux standards internationaux des droits humains.