La candidature de Ferdinand Ngoh Ngoh cachée dans celle de Paul Biya, c’est la théorie évoquée depuis des semaines par plusieurs observateurs avisés et médias sérieux qui abordent des questions de l’élection présidentielle d’octobre prochain. À 92 ans, qu’est-ce que le président de la République sortant a encore à vouloir prouver ? C’est une question qui vaut son pesant d’or. Un candidat qui voulait s’opposer à lui, avant de se désister à la dernière minute après avoir remarqué des manquements graves dans le processus, a saboté le fait que le régime en place utilise des voix légales et illégales à sa disposition pour tordre le cou à la Constitution et aux lois en vigueur pour faire gagner une nouvelle fois encore Paul Biya, le candidat du parti.
Selon ce dénonciateur, une fois que Paul Biya aura gagner l’élection présidentielle, non pas à travers les urnes, mais plutôt par l’aide des institutions à sa solde comme Elecam, le Conseil constitutionnel et autres, le parti attendra un moment et nommera un vice-président. Celui-ci, qui devrait être Ferdinand Ngoh Ngoh, attendrait un moment et prendrait la place de Paul Biya, qui en ce moment, se déclarerait inapte à gouverner parce que fatigué et voulant enfin se reposer, loin des décisions politiques et de tous les tracas que cela entraîne.
Une telle stratégie s’explique par la possibilité que l’actuel secrétaire général de la présidence de la République, Ngoh Ngoh, n’arrive pas à convaincre l’électorat s’il portait lui-même directement la candidature du parti. D’où cette création politique pour berner plus d’un et faire un passage de force.
« Vous commencez sérieusement à me pomper l’air avec cette histoire de Ngoh Ngoh est président. Bon, vous qui savez donc qu’il est président, qu’est-ce que vous avez fait concrètement pour l’empêcher de l'être ? Car clairement, vous dites qu’un homme usurpe la fonction présidentielle et vous vous contentez de juste regarder ? », s’interroge l’activiste Jorel Jacques Zang aux oreilles de qui la nouvelle de la machination est également parvenue.
Tout de même, il voit un candidat sortir du lot et pense qu’il y aura match, sauf si le parti au pouvoir ne joue pas carte sur table : « En voyant le comportement des militants et sympathisants de Bello Bouba Maigari et de Tchiroma Issa, je suis dans l’obligation de reconnaître que le Grand Nord s’est réveillé », poursuit-il.
Le RDPC, de son point de vue, « pourra raconter tout ce qu’il voudra, mais à moins de tripatouiller les élections de ce côté-là, il est évident que Paul Biya ne peut pas gagner au Grand Nord à moins qu’il parte encore négocier avec ces deux hautes personnalités. Dans un combat loyal, Paul Biya ne gagne pas au nord », termine Zang.
Bello Bouba Maigari et Issa Tchiroma Bakary se mettent alors dans la peau de deux mastodontes qui auront leur mot dans cette élection, maintenant que Maurice Kamto est sorti du jeu. Ils sont prêts et leurs militants/sympathisants également pour porter leur candidature jusqu’au bout.