La bataille entre la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) et le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, atteint un nouveau palier. Malgré l’injonction du ministre de suspendre le processus électoral en cours, invoquant des irrégularités et exigeant leur résolution préalable, la Fécafoot a officiellement ouvert, ce 21 août 2025, le dépôt des candidatures pour les élections dans les Ligues départementales. Une décision qui marque une résistance claire à l’autorité du Ministère des Sports et de l’Éducation physique (Minsep).
Dans un communiqué signé par Henri Noël Moukony Missipo, président de la commission électorale, la Fécafoot a lancé le processus électoral pour les postes de présidents, vice-présidents des Ligues départementales et délégués aux assemblées générales régionales. Cette annonce intervient quelques jours seulement après que Narcisse Mouelle Kombi ait ordonné l’arrêt des opérations électorales, exigeant que toutes les irrégularités dénoncées soient corrigées avant toute poursuite.
Le ministre avait notamment insisté sur le respect des textes organiques de la Fécafoot, de la réglementation nationale, et des principes de l’olympisme, rappelant que le Minsep a pour mission de veiller à l’éthique sportive. Pourtant, la Fécafoot semble déterminée à avancer, malgré les mises en garde.
Jim Noah, avocat, rappelle les limites du pouvoir ministériel
Face à cette ingérence, l’avocat Jim Noah, juriste, a tenu à clarifier la situation sur le plan juridique : « Le ministre des Sports n’a pas à demander aux fédérations sportives, qui sont des associations régies par le droit privé, ni aux assemblées, pourquoi elles ont adopté tel texte. » Une leçon de droit qui souligne l’autonomie des fédérations sportives, protégée par les statuts de la FIFA et les principes du droit associatif.
Au cœur de cette tension, la candidature de Samuel Eto’o, dont certains acteurs contestent la légitimité, mais aussi la réintégration de membres suspendus par la Fécafoot. Le ministre exige que ces derniers soient rétablis dans leurs droits avant toute élection, une demande que la Fécafoot semble ignorer pour l’instant.