Actualités of Monday, 11 August 2025

Source: www.camerounweb.com

Kamto éliminé : la danse des vautours, Jean-Bruno Tagne sort la sulfateuse et dézingue tout

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À peine la candidature de Maurice Kamto pour l'élection présidentielle du 12 octobre rejetée, une danse des vautours s'est engagée sur les réseaux sociaux. Plusieurs candidats, impatients, lui ont adressé des appels à peine voilés pour qu'il les soutienne, sans même lui laisser le temps de digérer cette injustice. Cette précipitation indécente, souvent venue de ceux restés silencieux lors de ses luttes, soulève des questions sur la décence et le respect en politique. Alors que Kamto, bien que recalé, reste un acteur influent, ces manœuvres opportunistes risquent de décevoir un électorat en quête de sincérité et de principes.



Kamto éliminé : la danse des vautours

À peine la candidature de Maurice Kamto pour l’élection présidentielle du 12 octobre prochain rejetée, on voit fleurir sur les réseaux sociaux des appels du pied à peine dissimulés de plusieurs candidats l’enjoignant à les soutenir. Comme s’ils étaient impatients que tombe le glaive souillé d’arbitraire de Clément Atangana et compagnie. Peut-on faire plus indécent ?

On ne lui a même pas laissé le temps de digérer cette immonde injustice, de consoler ses camarades éplorés, qui voient tomber à l’eau tous leurs efforts de résistance courageusement menés ces sept dernières années contre un pouvoir déterminé à en découdre avec eux.

Peu ont pris le temps d’une compassion sincère pour Alain Fogue, Bibou Nissack et les autres injustement écroués à Kondengui, pas plus qu’ils n’ont manifesté le moindre respect pour la peine des familles de leurs camarades morts de façon atroce alors qu’ils menaient cette lutte, espérant trouver du réconfort dans une éventuelle élection de leur champion.

Ce qui interpelle c’est que ces appels viennent parfois de ceux qui sont restés étrangement muets quand le candidat du Manidem, abandonné à lui-même, était aux prises avec la machine institutionnelle résolue à l’écarter.

Le temps de décence

Difficile de savoir ce que décidera Maurice Kamto, devenu, du fait de son travail acharné et de son sérieux, le faiseur de roi de la présidentielle du 12 octobre prochain. Même éliminé, il conserve une redoutable capacité de mobilisation, avec cette foule de militants restés fidèles au-delà des circonstances.

Sa première prise de parole après la forfaiture du conseil constitutionnel a été simplement pour lui une occasion de prendre le monde entier à témoin, de pointer la connivence de la communauté internationale avec la dictature et surtout de remercier ses alliés de l’APC et du Manidem pour le courage dont ils ont su faire preuve ces derniers mois.

Ceux qui espéraient une consigne de vote de Kamto sont restés sur leur faim, déçus. Mais franchement, qu’espéraient-ils ? Ces comportements, perçus par beaucoup comme opportunistes, donnent au peuple une image déplorable de la politique et des politiciens. Ils ne sont pas de nature, en tout cas, à mobiliser les électeurs, qui sont en fin de compte les vrais maîtres de ce qui se jouera le 12 octobre. Les différents acteurs ont donc intérêt à faire un petit effort dans leurs approches pour montrer que la politique, c’est bien plus que ces calculs d’arrière-boutique et cet opportunisme cynique.

Un absent très présent

Construire une coalition sérieuse et saine, de nature à renvoyer Paul Biya au village (ce que de nombreux Camerounais souhaitent), impose d’observer un délai de viduité, qui n’est autre que le temps de décence. Ce moment de recul permettrait non seulement de respecter ceux qui viennent d’être injustement écartés, mais aussi de poser les bases d’un rassemblement fondé sur des principes, et non sur des opportunismes.

Le candidat recalé, ses camarades du MRC et ses alliés de l’APC et du Manidem n’ont pas encore dit leur dernier mot. Une chose est sûre, quoiqu’il décide, Maurice Kamto sera l’absent le plus présent de cette élection présidentielle du 12 octobre 2025.
Jean-Bruno Tagne