Actualités of Friday, 8 August 2025

Source: www.camerounweb.com

RDPC : Les révélations de Jeune Afrique sur les profondes divisions du parti de Paul Biya en pleine campagne

Paul Biya Paul Biya

Entre "réformateurs" et "conservateurs", un parti miné par les clivages internes
Yaoundé, 8 août 2025 - Derrière la façade d'unité soigneusement orchestrée lors des événements publics, le RDPC traverse une crise interne majeure. Des révélations exclusives de Jeune Afrique mettent au jour les fractures profondes qui minent le parti présidentiel à l'approche de l'élection d'octobre 2025.
Des clivages anciens révélés au grand jour


Jeune Afrique lève le voile sur une réalité longtemps occultée : "Les clivages profonds qui minent le RDPC sont anciens. Ils divisent une frange dite 'réformatrice', qui plaidait pour un retrait de Paul Biya, et une frange 'conservatrice', défendant le statu quo."


Cette révélation éclaire d'un jour nouveau les tensions internes au sein du parti au pouvoir. La frange réformatrice, qui avait osé envisager une transition politique, s'oppose frontalement aux conservateurs menés notamment par Ferdinand Ngoh Ngoh, que Jeune Afrique classe clairement dans cette dernière catégorie.

Les divisions ne se limitent pas au parti. Jeune Afrique révèle que "les relations entre le pouvoir et l'Église catholique se sont nettement refroidies ces derniers mois." Cette rupture a pris une tournure spectaculaire lorsqu'en janvier dernier, "plusieurs dignitaires de l'Église ont publiquement remis en question la longévité de Paul Biya au pouvoir."

Cette fronde religieuse, rapportée exclusivement par Jeune Afrique, constitue un signal d'alarme majeur pour un régime qui s'appuyait traditionnellement sur le soutien de l'institution catholique. La propagation de cette contestation "au sein d'une partie de la société civile" témoigne de l'extension de la crise de légitimité.

Face à ces crispations, Jeune Afrique dévoile la stratégie de contre-offensive du pouvoir : "la présidence avait alors répondu par une offensive symbolique, multipliant encore les mises en scène destinées à renforcer l'image de Paul Biya."

Cette révélation explique la multiplication récente des événements protocolaires, comme la rencontre du 6 août avec les chefs traditionnels du Littoral au Palais de l'unité. Jeune Afrique rapporte que "une trentaine de leaders des grandes familles du Grand Sawa et une vingtaine gardiens du Ngondo" ont participé à cette mise en scène pour "raviver le pacte historique" avec le chef de l'État.


L'une des révélations les plus saisissantes de Jeune Afrique concerne l'isolement progressif des structures officielles du RDPC : "Une suractivité qui a un temps court-circuité les organes officiels du RDPC" de la part de Ferdinand Ngoh Ngoh.

Le secrétaire général de la présidence a ainsi "multiplié les rencontres médiatiques, recevant un jour des représentants d'organisation de jeunes, menant un autre des tournées dans les régions clés du pays", selon Jeune Afrique. Cette hyperactivité a créé un circuit parallèle de décision qui marginalise les instances traditionnelles du parti.


Jeune Afrique révèle un épisode particulièrement révélateur des tensions : "En mars dernier, le comité central et le bureau politique du parti présidentiel ont été profondément refondus. Une réorganisation dont Ferdinand Ngoh Ngoh est resté ostensiblement à l'écart."

Cette absence volontaire lors de la restructuration des organes dirigeants du RDPC illustre parfaitement la stratégie de Ngoh Ngoh : construire son pouvoir en dehors des circuits traditionnels du parti, fort de sa position présidentielle.

Jeune Afrique dévoile l'un des secrets les mieux gardés du régime : Ferdinand Ngoh Ngoh bénéficie de "l'appui dont il jouit de la part de la première dame, Chantal Biya." Cette révélation explique la latitude exceptionnelle dont jouit le secrétaire général de la présidence et sa capacité à défier ouvertement les hiérarchies établies.

Cet appui de la première dame constitue un atout majeur dans les jeux d'influence au sommet de l'État, permettant à Ngoh Ngoh de s'imposer "de facto comme le véritable directeur de campagne du chef de l'État, reléguant au second plan le Premier ministre, Joseph Dion Nguté", selon Jeune Afrique.

La composition de l'équipe de campagne révélée par Jeune Afrique confirme l'hégémonie de Ngoh Ngoh : les membres "sont tous des alliés, des soutiens ou des proches de Ferdinand Ngoh Ngoh." Cette mainmise totale sur l'appareil de campagne illustre l'ampleur de son influence et explique les tensions avec les autres barons du régime.

Jeune Afrique conclut avec lucidité : "L'officialisation de la candidature de Paul Biya, le 13 juillet dernier, a permis de resserrer les rangs. Au moins en apparence." Cette formule résume parfaitement la situation actuelle du RDPC : une unité de façade qui dissimule mal des divisions profondes et durables.
Ces révélations exclusives de Jeune Afrique mettent en lumière les fragilités internes d'un parti au pouvoir depuis plus de quatre décennies, confronté à des défis internes majeurs à l'approche d'une élection présidentielle décisive.