Actualités of Wednesday, 6 August 2025

Source: www.camerounweb.com

Rejet de la candidature Kamto : réaction à chaud de du Biyaïste Pr Messanga Nyamding

Rejet de la candidature Kamto : réaction à chaud de du Biyaïste Pr Messanga Nyamding Rejet de la candidature Kamto : réaction à chaud de du Biyaïste Pr Messanga Nyamding

L'ancien cadre du parti au pouvoir livre une analyse cinglante de la décision du Conseil constitutionnel. Dans une déclaration aux accents philosophiques, il évoque "l'ultime leçon pour nos peuples".

Au lendemain de la décision du Conseil constitutionnel rejetant la candidature de Maurice Kamto, le professeur Messanga Nyamding, ancien cadre du RDPC (parti de Paul Biya), a livré une réaction pour le moins inhabituelle. Dans une déclaration publique diffusée mercredi , l'universitaire dresse un constat amer sur l'état du droit au Cameroun.

"À propos de la décision du Conseil constitutionnel camerounais rendue le mercredi 5 août 2025 concernant le rejet de la candidature du Pr Maurice Kamto, candidat du Manidem pour l'élection présidentielle du 12 octobre 2025", commence-t-il, avant de plonger dans une réflexion plus profonde sur la justice africaine.

Le professeur Messanga Nyamding puise dans ses souvenirs académiques pour étayer sa critique. Il rend hommage à Michel Alliot, figure emblématique de l'anthropologie juridique qui dirigea sa thèse de doctorat en droit public à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

La citation qu'il reprend est sans équivoque : "singulièrement en Afrique, c'est l'autorité et non la vérité qui fait le droit". Cette référence à l'ouvrage "Le droit et le service public au miroir de l'anthropologie du droit" (Khartala, 2005) n'est pas anodine. Elle suggère que la décision du Conseil constitutionnel relèverait davantage du rapport de force politique que de l'application stricte du droit.

L'ancien cadre du RDPC poursuit sa réflexion en convoquant Victor Hugo et son œuvre "Le dernier jour d'un condamné". Cette référence littéraire, dans le contexte de l'exclusion de Maurice Kamto, prend une dimension particulièrement symbolique.

"En cette période d'incertitude, souvenons-nous de l'œuvre littéraire 'Le dernier jour d'un condamné', de Victor Hugo", lance-t-il, établissant un parallèle entre la situation de l'opposant écarté et le personnage hugolien face à son destin.

Cette prise de position du professeur Messanga Nyamding revêt une importance particulière compte tenu de son parcours. Ancien membre du parti au pouvoir, son analyse critique de la décision constitutionnelle témoigne des fractures qui traversent l'élite camerounaise face aux enjeux démocratiques.
Sa déclaration, qu'il qualifie d'"ultime leçon pour nos peuples", semble s'adresser autant aux citoyens qu'aux dirigeants, les invitant à une réflexion sur la nature du pouvoir et de la justice dans le contexte africain contemporain.

Les propos du professeur relancent le débat sur l'indépendance et la crédibilité des institutions camerounaises, particulièrement du Conseil constitutionnel. En évoquant la primauté de "l'autorité sur la vérité", il questionne implicitement la légitimité des décisions rendues par cette institution dans un contexte électoral sensible.

Cette sortie médiatique intervient alors que l'exclusion de Maurice Kamto continue de susciter des réactions dans la classe politique et la société civile camerounaise. Elle illustre également les divisions qui peuvent exister au sein même des élites traditionnellement acquises au pouvoir en place.