Actualités of Monday, 28 July 2025

Source: www.camerounweb.com

Présidentielle camerounaise : 14 recours déjà déposés au Conseil constitutionnel, un record historique

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À la mi-journée de ce lundi 28 juillet 2025, pas moins de 14 requêtes avaient déjà été déposées au bureau du greffier en chef du Conseil constitutionnel pour contester les décisions d'Elecam. Ce chiffre record, à quelques heures seulement de l'expiration du délai légal fixé à minuit, illustre l'ampleur sans précédent des contestations qui entourent cette élection présidentielle.

Jamais dans l'histoire électorale du Cameroun, le Conseil constitutionnel n'avait été saisi d'autant de recours en si peu de temps. Ces 14 requêtes déposées en moins de 48 heures témoignent de la controverse généralisée qui entoure les décisions d'Elecam et révèlent les failles profondes du processus de validation des candidatures.

Cette mobilisation juridique exceptionnelle contraste avec les précédentes échéances électorales où les recours restaient généralement marginaux. L'afflux actuel suggère que de nombreux acteurs politiques remettent en question la régularité des procédures adoptées par l'organe électoral.

Parmi ces recours figure évidemment celui de Maurice Kamto, écarté pour "pluralité d'investitures" au sein du Manidem. Comme l'avait révélé Jeune Afrique dans son interview exclusive avec Anicet Ekane, le camp Kamto disposait d'éléments qu'il qualifie d'"accablants" pour contester cette décision.
Le recours du principal opposant à Paul Biya constitue sans doute l'enjeu majeur de cette vague de contestations. Son issue pourrait déterminer l'équilibre des forces en présence et l'intensité de la compétition électorale d'octobre prochain.

Également évincé dans le cadre de la controverse sur la direction du Manidem, Dieudonné Yebga a maintenu sa démarche contentieuse malgré les pressions. Contrairement aux espoirs du camp Kamto, qui souhaitait obtenir "le retrait complet de sa candidature", Yebga persiste dans sa démarche judiciaire.
Cette persistance de Yebga révèle la complexité des enjeux autour de la direction du Manidem et suggère que la bataille juridique sera particulièrement âpre sur cette question spécifique.

Au-delà des cas médiatiques, la multiplication des recours révèle que de nombreux candidats indépendants contestent également les décisions d'Elecam. Ces recours concernent principalement les questions de parrainages et de caution, deux obstacles techniques qui ont éliminé une grande partie des postulants.
Cette contestation massive des règles du jeu électoral soulève des questions sur l'accessibilité réelle de la compétition présidentielle et sur l'équité des critères imposés aux candidats.

Cette avalanche de recours place le Conseil constitutionnel face à un défi logistique et juridique considérable. L'institution devra examiner chaque requête dans un délai contraint, tout en maintenant la qualité de ses analyses juridiques.

La capacité du Conseil à traiter efficacement ces 14 dossiers - et possiblement d'autres qui pourraient être déposés avant minuit - constituera un test majeur pour cette institution déjà sous surveillance critique de l'opposition.

Avec l'échéance de minuit ce 28 juillet, la course contre la montre s'intensifie pour les derniers candidats souhaitant contester les décisions d'Elecam. Chaque heure qui passe voit potentiellement de nouveaux recours s'ajouter à la pile déjà impressionnante.

Cette pression temporelle risque de créer une cohue administrative au greffe du Conseil constitutionnel, avec tous les risques de dysfonctionnements que cela implique pour la suite de la procédure.

Au-delà des destins individuels de chaque candidat, cette vague de contestations révèle une crise de confiance plus profonde envers le processus électoral camerounais. Le nombre record de recours traduit un sentiment partagé d'irrégularités dans les procédures d'Elecam.

Cette défiance généralisée pourrait avoir des répercussions durables sur la légitimité de l'élection présidentielle, quel que soit son résultat final.

Le Conseil constitutionnel dispose désormais de plusieurs jours pour statuer sur ces multiples recours. Ses décisions, particulièrement celle concernant Maurice Kamto, seront scrutées avec une attention extrême par l'ensemble de la classe politique et de la société civile camerounaises.