Le ministre de l'Administration territoriale Paul Atanga Nji met en garde contre toute contestation après la décision du Conseil constitutionnel
Alors que la publication de la liste officielle des candidats à l'élection présidentielle du 12 octobre a confirmé le rejet de Maurice Kamto, ancien leader du MRC investi par le MANIDEM, les autorités camerounaises adoptent une posture ferme face aux éventuelles contestations.
Le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a adressé un message sans équivoque aux acteurs politiques et à la population. Selon ses déclarations, "après le Conseil constitutionnel, aucune contestation ne sera acceptée et les forces de sécurité appliqueront strictement la loi."
Cette mise en garde intervient dans un contexte de tensions politiques suite à l'exclusion de Maurice Kamto de la course présidentielle. Le ministre a notamment demandé aux préfets de contenir "les esprits diaboliques", une formulation qui témoigne de la fermeté du gouvernement face aux oppositions potentielles.
Paul Atanga Nji a également annoncé l'interdiction de toutes "conférences de presse tapageuses", marquant ainsi une limitation de l'espace d'expression politique. Le ministre affirme avoir reçu des instructions directes du président Paul Biya concernant la gestion de cette période électorale sensible.
Une consigne particulière a été donnée : les revendications devront désormais se faire "uniquement dans les maisons et non dans la rue", restreignant de facto les manifestations publiques de mécontentement.
Malgré son rejet par ELECAM, Maurice Kamto dispose encore d'une voie de recours devant le Conseil constitutionnel, conformément aux articles 128, 129 et 130 du code électoral. Cette procédure lui permettrait de contester la décision du Conseil électoral et de justifier la régularité de sa candidature.
Sur les 83 dossiers initialement déposés, seuls 13 candidats ont été retenus par ELECAM dans cette liste provisoire. La décision finale du Conseil constitutionnel sera donc déterminante pour l'avenir politique de l'ancien leader du MRC.
Ces déclarations du ministre de l'Administration territoriale s'inscrivent dans un contexte électoral marqué par une forte polarisation. Le durcissement du discours officiel laisse présager d'une période délicate jusqu'au scrutin du 12 octobre, où la gestion des tensions politiques constituera un enjeu majeur pour la stabilité du pays.