Le PDG de la radio camerounaise donne un "dernier avertissement" à Jean Jacques Zé et interdit tout contenu "tendancieux" contre le président de la Fecafoot
Une vive tension secoue les locaux de Capitale FM, l'une des principales radios camerounaises. Eric Talla, président du conseil d'administration de la station, a émis le 24 juillet une note de service particulièrement ferme à l'attention de son personnel, interdisant formellement tout contenu relatif à Samuel Eto'o et à la Fédération camerounaise de football (Fecafoot).
Selon nos informations, cette décision fait suite à des accusations portées par Eric Talla contre Jean Jacques Zé, journaliste de la station. Le PDG de Capitale FM accuse directement ce dernier d'avoir "pris de l'argent pour s'attaquer à Samuel Eto'o à travers sa radio". Une allégation grave qui révèle les dessous d'une guerre médiatique autour de la personnalité du président de la Fecafoot.
Dans sa note de service numérotée 117/DCRHL/ADG/2025, Eric Talla ne prend pas de gants : "Il est formellement interdit, à compter de ce jour, de traiter toute information relative à la FECAFOOT et son Président, Monsieur Samuel Eto'o Fils, de manière partiale, tendancieuse ou défavorable."
Le ton de la note ne laisse place à aucune ambiguïté. Eric Talla adresse ce qu'il qualifie de "dernier avertissement" à Jean Jacques Zé, menaçant de sanctions immédiates tout manquement à cette directive. "Tout contenu à charge, toute analyse orientée ou tout commentaire déséquilibré à leur encontre est strictement proscrit sur nos antennes et nos plateformes", précise le document.
La fermeté du langage utilisé - "cette directive est non négociable", "aucun écart ne sera toléré", "licenciement sans préavis" - témoigne de la gravité de la situation et de la détermination du PDG à faire cesser ce qu'il considère comme une campagne orchestrée contre Samuel Eto'o.
Cette interdiction totale de critiquer le président de la Fecafoot soulève des questions sur la liberté éditoriale au sein de Capitale FM. En tant que figure publique et dirigeant d'une institution sportive nationale, Samuel Eto'o fait naturellement l'objet de commentaires et d'analyses dans les médias camerounais.
La note d'Eric Talla révèle également l'existence de pressions financières présumées sur certains journalistes pour influencer leur couverture médiatique de la Fecafoot. Ces accusations, si elles s'avéraient fondées, mettraient en lumière les pratiques troubles qui peuvent gangrener le paysage médiatique camerounais.
Cette affaire intervient dans un contexte déjà électrique autour de la gestion de la Fecafoot par Samuel Eto'o. L'ancienne gloire du football camerounais fait régulièrement l'objet de controverses, notamment concernant ses méthodes de gestion et ses relations avec les différents acteurs du football national.
L'intervention musclée d'Eric Talla suggère que des intérêts économiques ou politiques pourraient être en jeu dans cette bataille médiatique. L'accusation selon laquelle Jean Jacques Zé aurait été rémunéré pour ses critiques contre Eto'o, si elle était avérée, révélerait l'existence d'un véritable marché de l'influence dans les médias sportifs camerounais.
Cette affaire pose également la question de la crédibilité journalistique de Capitale FM. En interdisant à ses équipes de traiter librement l'actualité de la Fecafoot, la direction de la radio prend le risque d'être perçue comme partiale par son audience.