Actualités of Friday, 25 July 2025

Source: www.camerounweb.com

Samuel Eto’o face à une machine politico-sportive de déstabilisation

Paul Biya Paul Biya

Des conversations WhatsApp entre deux hauts responsables du ministère des Sports révèlent l'existence d'un vaste complot orchestré pour faire chuter le président de la Fecafoot. De la manipulation des matchs internationaux aux pressions sur les joueurs, en passant par l'implication des services de renseignement et des tentatives de corruption à la CAF, cette machination dépasse le cadre sportif pour révéler un système de guerre d'influence aux ramifications politiques inquiétantes.



Samuel Eto’o face à une machine politico-sportive de déstabilisation

Des révélations récentes issues de conversations WhatsApp entre deux hauts responsables du ministère des Sports et de l’éducation physique mettent en lumière une opération secrète et bien organisée visant à affaiblir, voire faire chuter et même arrêter l’ancien attaquant des Lions indomptables Samuel Eto’o Fils, aujourd’hui président de la Fecafoot. Il ne s’agit pas de simples critiques institutionnelles ou d’un désaccord de gestion, mais d’un plan de sabotage minutieusement conçu, impliquant des cadres du ministère, des plus hauts responsables de la présidence de la république, les cadres de l’équipe nationale, l’encadrement technique des lions, des relais dans les services de renseignement, et même des appuis au sein de la confédération africaine de football ( CAF).

Les principaux instigateurs de cette machination, Alain Mankolo Nyaka (inspecteur général des services n°2 au Minsep, ex-DSHN) et Cyrille Tollo Batoum (conseiller technique n°2 au ministère des sports), tiennent des propos sans équivoque : il fallait “trouver quelque chose de costaud pour embarrasser ce petit”. Le “petit”, c’est bien Eto’o. Un vocabulaire méprisant, mais surtout révélateur d’une volonté claire : l’écarter par tous les moyens.

Les échanges dévoilent une série de manœuvres coordonnées. D’abord, saboter le match contre la Namibie à Garoua en provoquant une défaite à domicile afin d’en faire porter la responsabilité à Eto’o. Pour cela, les conspirateurs évoquent une grève orchestrée parmi les joueurs, avec André Onana comme fer de lance. Le gardien de Manchester United est présenté comme un outil stratégique, plus “futé” que Vincent Aboubakar, que les instigateurs jugent “pas très intelligent”. L’objectif : imposer André Onana comme capitaine, marginaliser Aboubakar, et recruter des joueurs sans club pour gonfler les rangs des “grévistes”.
Plus grave encore, les conversations font état de l’implication directe du Secrétariat Général à la Présidence (SGPR). Il est question de mettre les services de renseignement (DGRE, police, gendarmerie) dans le coup et qui vont mettre sur écoute et surveillance Samuel Eto’o afin de “monter un dossier” contre Eto’o. Le mot utilisé est sans ambiguïté : “anéantir”.

Sur le plan continental, le complot s’étend jusqu’à la CAF. Des sommes d’argent ont été versées pour tenter de faire suspendre Samuel Eto’o. L’opération échoue, mais elle illustre le niveau d’entrisme et de manipulation visé. L’ancien président de la Fecafoot, Seidou Mbombo Njoya, est cité et accusé d’avoir extorqué des fonds via de fausses promesses.

Le sabotage n’était pas seulement administratif ou sportif. Il devait être total. Le coach de l’équipe nationale a reçu des instructions pour mener la vie dure à son patron qu’est la Fecafoot. Des pressions étaient exercées pour l’amener à choisir certains joueurs sans clubs et à entretenir la confusion. Un double staff a même été évoqué pour embrouiller les repères techniques.

Les messages révèlent enfin une volonté obsessionnelle de dissimulation. On lit : “supprimons après, suis mon regard”, ou encore “t’inquiète”. La peur d’être pris, l’assurance d’être dans l’illégalité, et pourtant la détermination d’aller jusqu’au bout. Jusqu’à souhaiter une défaite du Cameroun, chez lui, contre la Namibie, dans l’unique but de faire chuter Samuel Eto’o.

Cette affaire dépasse le cadre du football. Elle révèle un système de clans, de règlements de comptes politiques, d’instrumentalisation de l’État et des joueurs, et d’une guerre d’influence menée à coup de trahisons, de pressions et de corruption. À l’heure où l’image du Cameroun est scrutée sur la scène internationale, cette cabale soulève une question cruciale : dans quel pays un président de fédération peut-il diriger sereinement, quand ses adversaires sont prêts à tout, jusqu’à compromettre les intérêts de la nation, pour le faire tomber ?