Le nommé Amougou a écrit une lettre lourde de sens pour sa libération ainsi que celle de tous les Camerounais : être libéré du régime actuel. La note est destinée à l’opposition camerounaise. « Le peuple ne vous demande pas forcément une candidature unique, mais une stratégie unique », dit-il.

Sébastien Amougou, puisque c’est de lui qu’il s’agit, pense que « le peuple camerounais, dans son immense majorité, est prêt pour le changement. Il souffre, il attend, il espère ».

Aussi, il est debout, déterminé, lucide. « Ce peuple ne veut plus du régime actuel, ni de ses méthodes, ni de ses visages figés dans le pouvoir depuis des décennies. Mais pendant que ce peuple avance, vous, opposition, vous êtes encore à la traîne. Vous semblez bloqués dans les vieux schémas d’avant, dans les calculs égoïstes, les ambitions personnelles, les candidatures dispersées, les actions solitaires », estime Amougou.

Pire encore, vous vous combattez entre vous. Vous vous tirez dessus, vous vous critiquez en public comme en coulisses, pendant que le pouvoir vous observe et vous utilise. Au lieu d’une dynamique de combat, vous entretenez une dynamique de division. Et pendant ce temps, le système, lui, reste organisé, structuré, concentré sur un seul objectif : se maintenir. Le peuple ne vous demande pas forcément un candidat unique.

Ce qu’il attend, c’est une stratégie unique. Une stratégie claire, assumée, construite pour mettre fin à cette histoire. Une stratégie coordonnée, puissante, condamnée à réussir. Bien qu’une candidature unique serait l’idéal. À quelques mois d’un tournant décisif pour la nation, vous n’avez toujours pas pris une seule option sérieuse, forte, convaincante, capable de porter le changement. Aucune vision commune. Aucun front uni. Aucune voix unique forte pour porter la colère et l’espoir du peuple.

Et sachez-le bien : si vous n’êtes pas capables de vous élever au niveau des attentes du peuple, alors ce n’est plus le régime que vous combattrez, mais le peuple lui-même que vous aurez contre vous. Et ne vous y trompez pas : le peuple est plus sévère avec ceux qui prétendent parler en son nom mais le trahissent. Ce peuple n’attendra pas éternellement.

Si vous échouez à lui proposer une vraie alternative, s’il constate que vous êtes plus occupés à exister qu’à le libérer, alors il vous rejettera sans ménagement. Et vous partirez, balayés par la colère populaire, avant même ceux que vous prétendez combattre.

Comprenez bien ceci : le changement ne se fera pas avec vos jeux d’égos. Il se fera avec l’unité, le courage, la stratégie et le respect du peuple. Prenez vos responsabilités. Maintenant. Mais ne bloquez plus le chemin du changement. Car demain, il sera trop tard. Et l’Histoire n’oubliera pas. Le peuple lui a décidé d'en finir avec ou sans vous.