Actualités of Monday, 14 July 2025

Source: www.camerounweb.com

En 2015, j’ai dû avorter pour sauver ma relation - Mlle Okenkali

L'avortement est-il conseillé ? L'avortement est-il conseillé ?

C’est une jeune femme qui est beaucoup appréciée. La blogueuse gabonaise, assez suivie par les internautes africains et du monde entier, a une histoire un peu particulière. Elle raconte une partie de sa vie de couple il y a un moment donné.

Je sortais avec un jeune homme. À mes yeux, il était tout. Je croyais qu’il m’aimait vraiment, qu’on construisait quelque chose de réel. Je m’impliquais à fond, sans calcul. Quand je suis tombée enceinte, je n’ai pas cherché d’excuses ni tenté de faire porter la responsabilité à quelqu’un d’autre : j’ai assumé. C’était ma réalité, ma décision, ma vérité.

Mais lui… il n’était pas là. À deux mois de grossesse, il m’annonce qu’il a une copine. Juste comme ça. Comme si ce que nous avions eu ne comptait pas. Je vous jure, j’ai senti une douleur que je ne saurais expliquer. Elle n’était pas localisée : c’était dans tout mon être. J’avais beau savoir que je n’étais pas “la seule”, j’espérais malgré tout avoir une place exceptionnelle dans sa vie. J’espérais qu’il verrait tout ce que je faisais pour lui prouver que j’étais présente. Mais tout ça, tout ce que je donnais… a été jeté à l’eau.

À ce moment-là, je travaillais à l’Assemblée nationale de mon pays. Je vivais ma vie, j’avançais tant bien que mal. Puis un jour, sans prévenir, j’ai été appelée en urgence par le président de l’institution pour gérer des frais de mission. C’était ma fonction : comptable personnelle. Rien d’inhabituel.

Quand je suis entrée dans la salle, je ne savais pas que ma vie allait basculer. Il y avait là un jeune homme d’environ 35 ans, un consultant Asiatique au teint métisse, venu présenter un produit. Il ne parlait pas français. Dès mon entrée, il m’a souri… comme si on se connaissait depuis toujours. Ce regard, ce sourire, je ne les ai pas oubliés. Il semblait troublé par ma présence, et moi-même, j’ai préféré quitter la salle. Mais ce n’était que le début.

À la fin de la réunion, il a demandé aux autres où se trouvait mon bureau. Avec une assurance tranquille, celle d’un homme qui sait ce qu’il veut, il m’a retrouvée. Et là, simplement, il m’a demandé mon numéro. Je le lui ai donné, sans me poser trop de questions. Il m’a dit que j’étais belle. Et pour une fois, je ne me suis pas empêchée d’échanger.

Il était calme, posé, très sérieux. Il n’avait que deux mois à passer au Gabon. Durant ces deux mois, on a appris à se connaître. On s’est donné du temps, du vrai temps. On a fait l’amour, plusieurs fois. C’était doux, respectueux, réel. Il s’appelait Stan. Mais il y avait ce poids : je portais toujours dans mon ventre l’enfant d’un homme qui se foutait complètement de moi. Un homme qui m’avait laissée seule, et qui ne voulait pas assumer. Et en face de moi… j’avais un homme qui semblait prêt à me rendre heureuse.

Alors j’ai pris une décision. Une décision difficile, mais que j’ai assumée : j’ai fait un curetage. Je l’ai fait rapidement, pendant que Stan était encore là. Et sans même attendre le retour de couche, nous avons continué à partager notre histoire, avec tendresse, avec amour.

Puis Stan est reparti. Peu après son départ, j’ai réalisé que j’étais de nouveau enceinte. Cette fois, de lui. Quand je lui ai annoncé la nouvelle, il n’a pas hésité. Il a pris l’avion et est revenu au Gabon. Il était tellement heureux , c’était son premier enfant. Pour l’accouchement, il m’a envoyée en France. Tout s’est bien passé. Plus tard, nous nous sommes installés en Afrique du Sud, nous avons fondé notre famille, et nous sommes aujourd’hui mariés.

Notre fils est métisse. Il ressemble à son père. Toute la tête de Stan. Quant à l’autre… Christ. On m’a dit qu’il racontait partout que j’avais attribué mon enfant à quelqu’un d’autre. Je ne me suis même pas défendue. Pourquoi le faire ? La vérité est visible. Dieu merci, mon fils porte les traits de son père, aucun doute possible.

Récemment, je suis tombée sur son TikTok. Il a l’air bien. Très bien, même. Il est marié avec une très belle femme. Il est posé, toujours aussi stable financièrement. Et récemment, il a encore été nommé directeur par le président de notre pays. Je ne lui souhaite aucun mal. J’ai juste compris une chose. La morale : parfois, on n’est pas faits pour être ensemble. Et pourtant, on s’acharne, on souffre à vouloir forcer ce qui n’a jamais été destiné à tenir.

Et il n’est pas dit que, parce qu’on se quitte, l’un ou l’autre doit souffrir. Chacun peut trouver sa voie, sa paix, son bonheur, ailleurs. Ce n’était pas lui. Ce n’était pas moi. C’était juste… la vie.