Les sorties médiatiques des ministres Rene Sadi et Fame Ndongo sur RFI, chacun donnant une vision différente de la candidature de Biya pour 2025 ne sont ps anodines.

Voici les révélations de Benjamin Zebaze à ce sujet qui mêle, lutte de clans et une organisation ésotérique, la franc-maçonnerie en l'occurrence.



I- QU'EST CE QUI LIE LES PERSONNAGES SUIVANTS ?

- Ferdinand Ngoh Ngoh, Secrétaire Général de la Présidence de la République;
- Mvondo Ayolo, Directeur du Cabinet Civil à la Présidence de la République;
- Dion Ngute, Premier Ministre;
- Laurent Esso, Ministre de la Justice Garde des sceaux;
- Eyebe Ayissi, Ministre des domaines;
- René Sadi, Ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement.

Ce sont, incontestablement des individus occupant de très hautes responsabilités: responsabilités sans lesquelles aucun État sérieux ne peut fonctionner. C'est moins vrai en ce qui concerne le ministre Eyebe Ayissi qui a quand même autrefois à la Présidence de la République, occupé le poste important de Ministre Délégué chargé du Contrôle de l'Etat.

La première chose qui saute aux yeux pour un observateur averti de la vie politique camerounaise, c’est qu’ils sont tous soit des DIPLOMATES, soit d’anciens MIMISTRES DES RELATIONS EXTÉRIEURES. Ferdinand Ngoh Ngoh, Mvondo Ayolo, René Sadi sont des diplomates tandis que Eyebe Ayissi, Laurent Esso et Dion Nguté (Ministre Délégué chargé du Commonwealth) ont occupé au moins une fois, le poste de Ministre des Affaires Extérieures.

II- EST-CE LE SIMPLE FRUIT DU HASARD ?

Vous devez être nombreux à vous exclamer : " et ça fait quoi » ? Patience…patience.

Lorsque vendredi dernier, je vous ai demandé d'attendre lundi pour lire ce texte, c'était non seulement pour vous faire un peu rire dans ce monde de brutes, mais surtout pour avoir le temps de fouiller dans les archives de « Challenge Hebdo» quelques éléments de nature à améliorer la compréhension de mon texte : hélas, je n'ai pas pu les retrouver.

Ce que je puis vous dire néanmoins, c'est que sous le Renouveau, « RIEN » n'est le fruit du hasard : il n'y a JAMAIS de coïncidence.

Par exemple, il y a quelques années, avant la montée en force du clan "Chantal Biya", le président de la République pensait sérieusement à remettre le pouvoir à un ressortissant du grand nord. C'est ainsi qu'à la surprise générale, Amadou Vamoulke est nommé Directeur de la Crtv ; Amadou Ali, ministre de la Justice ; Marafa Amidou Yaya, ministre de l'administration Territoriale et un ressortissant de la même zone géographique à un poste sensible de sécurité dans la capitale. Pour l’anecdote, l' installation avec son équipe dans un bâtiment en face du l’ancien bureau du Gouverneur du Centre-Sud avait failli se terminer en « bataille armée » contre les hommes de Ntsimi Evouna, alors Délégué du Gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé : je vous donnerai des détails une autre fois.

Où est le problème ?

Ces nominations procédaient d'une logique implacable : Elecam n'existant pas encore, les élections étaient organisées par le Ministère de l'AT (Marafa); le contentieux électoral géré par le Minjustice (Amadou Ali) ; les résultats officiels lus sur la Crtv (Vamoulke) : celui qui avait la main mise sur ces leviers du pouvoir, avait une longueur d’avance sur tous les autres candidats.

C’est l’une des raisons, selon moi, pour lesquelles on a tout fait pour mettre hors d’état de nuire Vamoulke et Marafa; précipité le départ sur cette terre d'un Amadou Ali moqué et humilié.

Pour en revenir à notre sujet, je confirme que ce qui lie tous les personnages cités n’est pas une simple coïncidence ; je donne quelques pistes de compréhension.

1- La nouvelle "célébrité" Hadja Hawa, lorsqu'elle n'essaye pas de nous décrire avec une extrême précision le z... de l'ex ministre Issa Tchiroma, ne dit pas que des bêtises. Grâce à elle, nous avons la confirmation que les nominations dans ce pays ne répondent à aucune logique puisque tout se prépare dans les cuisines de Chantal Biya aujourd’hui, dans celles de sa maman autrefois.

2- Mais plus que cela, elles sont souvent le fruit de "complot" concocté dans toute sorte de cercles ésotériques, mystiques et sur ce plan, Paul Biya a eu " plusieurs amours " dans ces divers cercles obscurs. On se souvient qu’il y a quelques années, il y avait quasiment un quota pour les Francs-Maçons dans le gouvernement : des Francs-Maçons de la pire espèce car l’authentique Franc-Maçon n’a rien à voir avec leurs comportements diaboliques.

3- Ce qui est très inquiétant pour notre pays, c’est que partout dans le monde, ce sont les diplomates qui sont les plus corrompus ; c’est aussi dans ce corps de métier que se recrutent les plus grands « traites aux nations » et surtout les élites futures qui vont continuer à protéger les intérêts des grandes puissances dans nos pays exsangues.
Sinon, essayez de m’expliquer pourquoi à un moment donné sur ma liste, Dion Nguté, René Sadi, Laurent Esso et Ngoh Ngoh ont été testé sérieusement comme de potentiels successeurs de Paul Biya : ce n’est pas un hasard.

III- POURQUOI SE DÉTESTENT-ILS AUTANT ?

C’est justement cette « perspective présidentielle » qu’on a fait miroiter à la plupart d’entre eux qui entraine cette détestation qu’ils ont les uns pour les autres. Tout resterait anecdotique si cela n’avait aucune influence sur la marche du pays.

Quelques exemples peuvent illustrer mes propos :

- L’affaire Martinez Zogo : on voit bien que deux groupes avec pour leaders des membres de ma liste sont à la manœuvre afin de se détruire avec pour objectif le contrôle du pouvoir ;

- Personne n’a contesté le fait que le Ministre d’Etat chargé de la justice Laurent Esso, n’ait pas pu voyager à temps pour se soigner à l’étranger à cause de la gestion du dossier par le ministre d’Etat Ngo Ngoh ;

- On a remarqué, lors de la réception des « forces vives » du Centre, l’absence du Ministre Eyebe Ayissi qui soit n’a pas été invité, soit n’a pas répondu à l’invitation ;

- Il faut rappeler la mise au point virile du Ministre Sadi dans le bureau du SGPR Ngoh Ngoh ;

- Enfin, les nombreuses humiliations infligées au Premier Ministre par la présidence de la République.

Tout cela a un responsable : Paul Biya qui, comme au quartier, aime « cogner » les têtes des gens. Comment peut-on nommer au sommet de l’Etat des hommes qui se détestent tant et qui, pour la plupart, pour ne pas dire tous, ont été un jour les patrons de celui qui leur distribue, comme un prêtre catholique la « communion, des «hautes instructions» tous les jours ? Ce n’est pas acceptable d’autant plus qu’ils savent tous, le «peu d’épaisseur» de «instructions man».
VI- UNE HAINE INUTILE ENTTRE GRANDS MALADES


Tout cela ne peut que mal finir car tous ces gens ont des partisans tapis dans toute la haute administration. Il faut savoir que les Laurent Esso, Ngoh Ngoh, Ayolo, Dion Nguté, René Sadi ont contribué aux nominations de nombreux Camerounais à des emplois civils et militaires.

La bataille entre les « 50/50 » et les « 100% » peut nous paraitre anecdotique alors qu’elle montre que personne n’a encore fait son deuil de l’élection présidentielle dans ce milieu MÊME SI PAUL BIYA VIENT DE SE DÉCLARER CANDIDAT A LA PRESIDENTIELLE; qu’il existe pour eux encore la possibilité qu'il se désiste à la dernière minute ou qu’il instaure plus tard un poste de vice/président «Successeur Constitutionnel».

Ce qui m’étonne, c’est que tous ces gens sont comme moi pour la plupart, de «grands malades» qui n’arrivent à marcher que parce qu’ils bénéficient des meilleures thérapies qui existent dans ce monde. Certains souffrent de maladies encore plus chroniques que la mienne et au lieu de mesurer la chance qu’ils ont que «l’inévitable qui est suspendu sur nos têtes» ne frappe pas encore pour faire du bien autour d’eux, ils en sont à se détester comme plusieurs amoureux «éperdus» d’une même femme qui s’amuse à jouer avec les nerfs des uns comme des autres.

C’est vrai que le pouvoir rend fou".