Actualités of Thursday, 10 July 2025

Source: www.camerounweb.com

Éducation : mauvaise nouvelle pour les élèves et leurs parents

Un divorce consommé Un divorce consommé

Entre le gouvernement et les enseignants, le divorce est « désormais consommé », écrit le syndicaliste Ernest Abega. Face à la grave crise qui secoue le secteur éducatif depuis plusieurs mois, dit-il, le gouvernement a finalement opté pour la sourde oreille et le statut quo. Un ensemble de choses qui n’assurent pas un lendemain meilleur pour l’éducation des élèves.

En effet, au mois de mars dernier, les syndicats camerounais réunis au sein du Corec avaient adressé au Premier ministre, chef du gouvernement une correspondance pour le relancer au sujet de leurs revendications qui datent, pour certaines, de plusieurs décennies. Au rang de ces revendications figuraient entre autres : l'apurement de la dette due aux personnels du secteur éducatif, l'organisation immédiate du forum national de l'éducation ; la signature de la convention collective du secteur privé ; le paiement intégral des arriérés liés aux examens officiels ; la signature du décret régissant le statut particulier des enseignants.

Seulement, en dehors de quelques petites réunions organisées aux services du Premier ministre et au ministère de la Fonction publique, aucun acte concret n'a été posé. Plusieurs fois annoncé, la signature de la convention collective des enseignants du secteur privé a à la dernière minute été reporté e sine die.

Le projet de décret portant le statut particulier des enseignants que le ministre de la Fonction publique avait reçu des syndicats d'enseignants a été balancé à la poubelle ; le forum national de l'éducation pourtant annoncé pour ce mois de juin 2025 a été renvoyé aux calendes grecques ; pire encore, au niveau du Minfi, on a carrément cessé avec le paiement des rappels des avancements. Même le groupe de travail qui s'y penchait chaque mois a été dissout. C'est ainsi que de nombreux enseignants qui attendaient leurs rappels d'avancement ces derniers mois sont abandonnés à eux-mêmes et ne savent plus à saint se vouer.

Il est vrai que le Corec avait à l'époque pensé à une grève illimitée avec un boycott des examens officiels. Mais, face aux différentes menaces de suspension de solde brandies par l'administration, l'idée de la grève a été abandonnée. À l'heure actuelle, les enseignants ont opté pour une solution plus globale. Celle de faire tomber ce régime qui n'a jamais eu de considération pour les enseignants et le système éducatif.

En effet, la quasi-totalité des enseignants voudraient en cette années électorale se mobiliser afin de voter le candidat qui sera à même d'apporter des solutions concrètes à leurs préoccupations. Bien plus, les enseignants camerounais sont en train de mettre sur pied une stratégie qui pourra porter un sérieux coup au candidat du parti au pouvoir. Cette stratégie consiste pour chaque enseignant à convaincre au moins 5 personnes de son entourage à voter pour le candidat de l'opposition qu'ils auraient choisi.

Connaissant l'influence que les enseignants ont dans leurs familles et dans la société en général, il ne fait plus aucun doute que le régime actuel est déjà tombé ; car le Cameroun compte à ce jour pas mois de 500 000 enseignants du secteur privé et public. C'est vrai que les syndicats d'enseignants n'ont pas encore donné de consignes de vote. Mais, plusieurs spécialistes s'accordent à dire que Maurice Kamto serait jusqu'ici le candidat préféré des enseignants. On comprend donc que si rien n'est fait, le changement tant attendu au Cameroun viendra finalement des enseignants.