Nommé dans la tourmente, inconnu du grand public africain, Marc Brys a déjà réussi à imposer son style en quelques mois à la tête des Lions Indomptables. Résultats solides, discipline retrouvée, jeunes intégrés… Le technicien belge intrigue autant qu’il séduit. Mais suffit-il de quelques promesses pour en faire le meilleur sélectionneur de l’histoire du Cameroun ?


À peine nommé sélectionneur national, le technicien belge cristallise autant d’espoirs que de polémiques. Mais peut-on déjà parler de « meilleur entraîneur de l’histoire » pour un homme qui n’a encore dirigé qu’une poignée de matchs ? Pour y répondre avec sérieux, il faut revenir sur le contexte historique, comparer les époques, évaluer son impact et surtout, replacer Brys dans une sélection où le poste de sélectionneur a toujours été synonyme de turbulence.

Un parcours européen, une mission africaine



Marc Brys, c’est d’abord un CV bien garni en Belgique, aux Pays-Bas et même en Arabie Saoudite, mais un visage encore inconnu du grand public africain au moment de sa nomination. Il arrive au Cameroun avec une réputation d’homme rigoureux, méthodique et exigeant, des qualités qu’il applique dès ses premières séances avec les Lions.
Les analystes sportifs notent rapidement :
● Une structure tactique solide, difficile à déstabiliser.
● Une communication franche, sans détour, parfois même directe au point d’irriter certains cadres.
● Un souci du détail digne des grands techniciens européens.
C’est une conclusion unanime chez les experts, Brys est venu avec une méthode claire : remettre de l’ordre, dans une équipe nationale trop souvent accusée d’improvisation et de relâchement. Un constat qui a encouragé les parieurs a utilisé de nouveau
meilleur code pour parier à partir du Cameroun

pour placer leurs mises sur les lions indomptables.
Des débuts prometteurs mais encore fragiles
Dès ses premières convocations, le technicien belge a montré sa volonté de bousculer la hiérarchie : jeunes joueurs issus du championnat local, rappels inattendus, choix forts… De quoi faire grincer quelques dents, mais aussi montrer qu’il ne craint pas les décisions impopulaires.
Malgré une tension institutionnelle majeure — sa nomination par le Ministère des Sports ayant été contestée par la FECAFOOT —, Brys a gardé le cap. Son début de mandat est marqué par :
● Une qualification maîtrisée pour la CAN 2025, sans défaite.
● Une victoire spectaculaire contre le Cap-Vert (4-1).
● Une équipe plus cohérente sur le terrain, malgré les soubresauts en coulisses.
Ses partisans soulignent notamment :
● Une identité de jeu lisible, axée sur la rigueur défensive et les transitions rapides.
● Un vestiaire plus discipliné, avec des egos mieux gérés.
● Une ambiance plus saine, malgré les conflits internes persistants.
Depuis sa nomination à la tête de la sélection camerounaise en avril 2024, Marc Brys a dirigé 12 matchs officiels avec les Lions Indomptables. Le technicien belge affiche un bilan impressionnant et toujours invaincu, avec 7 victoires et 5 matchs nuls, sans la moindre défaite. Brys a su imposer son style méthodique et structuré, tout en ramenant des résultats concrets dans un contexte pourtant miné par les tensions institutionnelles.
Peut-on le comparer aux grandes légendes du banc camerounais ?
Avant de le placer au sommet, il faut remettre en perspective la grandeur de ses prédécesseurs. Le Cameroun a connu des sélectionneurs qui ont laissé une empreinte indélébile :
● Valeri Nepomniachi : le stratège du quart de finale historique au Mondial 1990.
● Pierre Lechantre : vainqueur de la CAN 2000, avec un collectif au sommet.
● Winfried Schäfer : dernier entraîneur à offrir un sacre continental (CAN 2002).
Tous ces noms ont un point commun : des titres et des épopées mythiques. À ce jour, Marc Brys n’a pas encore eu l’occasion de bâtir ce genre de souvenirs. Mais certains analystes osent déjà faire un parallèle avec Hugo Broos, peu connu à son arrivée, et sacré champion d’Afrique en 2017 après avoir reformé un groupe en crise.
Le défi d’un peuple passionné et exigeant
Au Cameroun, être sélectionneur, c’est entraîner sous tension permanente. Le moindre nul peut être vécu comme un désastre national. Et Brys, comme ses prédécesseurs, devra faire face à :
● Une diaspora de joueurs souvent éparpillée et difficile à réunir.
● Une fédération instable, dont les décisions sont souvent controversées.
● Une opinion publique bouillante, nostalgique de l’époque Eto’o, Milla ou Song.
Mais Brys semble posséder la carapace nécessaire pour affronter les tempêtes. Son calme, son sérieux, et sa concentration sur le terrain lui ont déjà permis de désamorcer plusieurs tensions, notamment après son accrochage public avec Samuel Eto’o. Et dans un interview accordé au média camerounais Camfoot
, il confirmait d’ailleurs qu’il n’avait peur de personne au Cameroun.
Un chantier encore en construction
S’il fallait dresser un premier bilan, on retiendrait que Brys a su redonner une direction à une sélection qui semblait avoir perdu le nord. Il a fait preuve de caractère, imposé ses méthodes et surtout, obtenu des résultats corrects dans un contexte très difficile.
Mais plusieurs questions restent en suspens :
● Son système résistera-t-il aux grandes nations africaines ?
● Les jeunes joueurs qu’il intègre seront-ils à la hauteur dans les moments importants ?
● Aura-t-il le temps et la liberté de mener son projet à terme ?
Le Cameroun est connu pour sa patience limitée avec les sélectionneurs, surtout étrangers. Brys devra donc prouver vite et fort, dès la prochaine CAN au Maroc.
Ce qu’il a déjà changé chez les Lions Indomptables
Marc Brys n’a pas encore gagné de titre, mais il a déjà modifié profondément plusieurs aspects de la sélection :
● Des séances d'entraînement plus longues et plus intensives.
● L’analyse vidéo systématique, même pour les matchs amicaux.
● Une approche plus professionnelle dans la préparation mentale.
Autant d’éléments qui peuvent sembler normaux en Europe, mais qui manquaient cruellement à la sélection ces dernières années.
Ce qu’il faut retenir
Points forts :
● Modernisation du jeu et de la préparation
● Premier bilan positif sur le plan sportif
● Autorité affirmée malgré les tensions internes
Points faibles ou incertains :
● Aucun titre pour l’instant
● Conflit larvé avec la FECAFOOT
● Pression populaire grandissante
Marc Brys un génie en devenir ?
Marc Brys n’est pas encore le meilleur entraîneur de l’histoire des Lions Indomptables. Il n’a ni trophée, ni épopée continentale, ni performance majeure dans une compétition de prestige. Mais il est sans doute celui qui, en aussi peu de temps, a apporté le plus de changements positifs au sein de la tanière.
S’il parvient à concrétiser ses idées avec des résultats solides à la CAN 2025, alors la question du "meilleur" pourra être posée sans ironie.
Pour l’heure, il est surtout le symbole d’un renouveau espéré, d’un football camerounais qui veut regarder vers l’avenir sans renier son passé glorieux.