Dimanche dernier, jour sacré s’il en est, les paisibles habitants du quartier Ekie ont vu leur sérénité dominicale dissoute dans le sang et la stupeur. Un certain Balla Éric, visiblement à bout de patience - et de trésorerie - a décidé de régler ses comptes avec son patron d'une manière pour le moins… tranchante.

Ce dernier, Mbarga Manga Bertrand, grand manitou d’une entreprise spécialisée dans la fabrication du savon «Essingan», n’a malheureusement pas eu le temps de se rincer les mains. Alors qu’il s’isolait dans les toilettes pour un moment de calme intérieur, son employé a surgi, armé d’un couteau, et lui a administré quatre coups fatals, comme on tranche un différend.

Motif de cette brutale rupture de contrat ? Une dette salariale de 50.000 FCFA — soit l’équivalent d’un bon panier de provisions ou d’un mois de loyauté non payée.

La victime a été transportée à l’hôpital, mais le sablier de la vie avait déjà vidé ses grains : décès constaté 40 minutes après son arrivée. Quant au meurtrier, il a disparu dans la nature, probablement en quête d’un CDI moins mortel.

Ce fait divers, aussi sordide qu’absurde, relance la question des relations entre employeurs et employés, dans un pays où certains patrons ont parfois la paie aussi lente que les procédures judiciaires. Si rien — absolument rien — ne saurait justifier un passage à l’acte aussi radical, il n’en reste pas moins que certains dirigeants gagneraient à payer leurs dettes avant que la colère ne devienne arme blanche.